Le dirigeant de Go Sport, Patrick Puy, a été révoqué

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Coup de théâtre chez Go Sport. Hermione People & Brands (HPB), maison mère de l’enseigne d’articles de sport, placée en redressement judiciaire en janvier, a annoncé la révocation de Patrick Puy, dans un courrier daté mercredi 8 mars. M. Puy avait été nommé à la tête de Groupe Go Sport, le 4 janvier, pour « poursuivre sa nécessaire transformation » par HPB, filiale de la Financière immobilière bordelaise (FIB) fondée par l’homme d’affaires Michel Ohayon. Sa nomination avait alors été adoubée par Bercy. Quatre mois après la fermeture de Camaïeu, autre enseigne détenue par la FIB, et du licenciement de ses 2 100 employés, le ministère de l’économie et des finances s’inquiétait alors du sort de Go Sport, société qui avait bénéficié de 55 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat en 2020 et 2021, et du destin de ses 2 160 salariés.

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Dans une note interne adressée aux collaborateurs de l’enseigne, jeudi 9 mars, M. Puy dit quitter ses fonctions « à regret » en ajoutant que sa « mission est presque terminée ». Interrogée par Le Monde sur les raisons de cette révocation, la direction de HPB n’a pas souhaité faire de commentaires.

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Ce départ n’est toutefois pas une réelle surprise. A l’évidence, HPB traverse une grave grise de gouvernance depuis la révocation de son président, Wilhelm Hubner, et l’effondrement de l’empire de Michel Ohayon dans le secteur de la distribution, de l’immobilier et de l’hôtellerie. Devant le tribunal de commerce de Grenoble, réuni mercredi 1er mars pour décider de la mise en redressement judiciaire de GAP, la direction avait dévoilé avoir révoqué M. Puy de ses fonctions à la tête de la chaîne de 20 magasins en grandes difficultés financières que Go Sport avait rachetée pour 38 millions d’euros en décembre 2022. Elle exigeait de surseoir. C’est finalement le Parquet qui a déclaré la cessation de paiements de GAP et demandé l’ouverture d’une procédure en redressement judiciaire.

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L’effet d’une bombe

A Sassenage (Isère), au siège de Go Sport, l’annonce du départ de M. Puy a fait l’effet d’une bombe. Car il intervient littéralement à la veille de la date butoir de dépôt des offres de reprise de l’enseigne qui exploite 223 magasins et emploie 2 160 salariés : les candidats ont jusqu’à vendredi 10 mars, minuit, pour y procéder. « J’ai la conviction que de belles offres de reprise seront déposées dans quelques heures », assure M. Puy, dans son courrier, sans toutefois dévoiler l’identité des éventuels candidats.

A l’évidence, seule une partie des salariés seront maintenus dans l’entreprise. Et l’enseigne Go Sport risque fort de disparaître « sous d’autres bannières », selon la note du dirigeant. Deux candidats – Frasers et JD Sports – s’intéresseraient de près au dossier. Ce sont deux spécialistes britanniques de la distribution d’articles de sport. Frasers, groupe coté à La City, est un géant de la distribution fondé par le milliardaire Mike Ashley. Ses ventes atteignent 5,2 milliards d’euros, notamment sous l’enseigne Sport Direct ; il emploie 25 000 personnes. A la tête d’un chiffre d’affaires de 9,6 milliards d’euros et de 3 400 magasins dans le monde, JD Sports est plus gros encore. Tous deux opèrent en France.

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