La nouvelle flambée des prix de l’alimentation donne des sueurs froides à l’exécutif

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Revoilà le pouvoir d’achat. Empêtré depuis le début de l’année dans la réforme des retraites, qui a transformé l’Assemblée nationale en ring et fait descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes, l’exécutif se voit rattrapé par le sujet qui l’avait occupé une bonne partie de 2022 : l’inflation et ses conséquences sur le portefeuille des Français. Si la flambée des prix de l’énergie, la crainte de coupures de courant et même la perspective d’une récession économique s’éloignent, c’est la hausse des prix alimentaires qui donne des sueurs froides, à l’Elysée comme à Bercy.

Emmanuel Macron a de nouveau abordé le sujet, mercredi 1er mars en conseil des ministres, juste après celui de la réforme des retraites. Pour le chef de l’Etat, la cause est entendue : le gouvernement a joué son rôle en mettant en place depuis 2022 un bouclier tarifaire qui plafonne les factures de gaz et d’électricité – resserré depuis janvier 2023 pour laisser passer des hausses de 15 %. Les Français, eux, ont payé leur part en rognant sur leur pouvoir d’achat. La balle est donc désormais dans le camp des enseignes commerciales. « Ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, ce sont les distributeurs », avait-il déjà déclaré, samedi 25 février, au cours de sa visite au Salon de l’agriculture, demandant aux Carrefour, Leclerc et autres Auchan un « engagement collectif », dans la mesure où « ils font des profits ».

Interrogé sur le sujet, mardi 28 février, lors des questions au gouvernement, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a assuré qu’il présenterait « dans les prochains jours des mesures (…) efficaces et crédibles qui permettront une nouvelle fois à la France (…) de contenir l’inflation ». « Je souhaite que cet accord [avec les distributeurs] soit appliqué au 15 mars, ce qui suppose que nous le finalisions dans les prochains jours», a-t-il précisé, jeudi matin, au Salon de l’agriculture. « Le gouvernement agit. On fait en sorte que les prix soient cassés sur les produits du quotidien », avait renchéri le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, mercredi, sur BFM-TV et RMC. Dès jeudi 2 mars, les représentants de la grande distribution ont été invités à Bercy pour une réunion de travail sur ces sujets.

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La crainte d’un « mars rouge »

De fait, l’inflation est remontée à 6,2 % en février sur un an, contre 6 % en janvier, a annoncé l’Insee mardi. Pire, les étiquettes alimentaires ont gonflé de 14,5 % sur cette période. De quoi faire craindre un « mars rouge », s’alarme le secteur. Les négociations annuelles entre industriels et distributeurs, qui se sont achevées mercredi soir à minuit, pourraient aboutir à des hausses moyennes supplémentaires de 10 %, a averti Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, mardi, sur Franceinfo.

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