Jean Castex prépare son musée du métro parisien

0
16

De tous les présidents de la RATP il est le plus « ferrovipathe ». C’est le nom donné aux inconditionnels du matériel et de l’histoire ferroviaire. Jean Castex, dès qu’il en a l’occasion, en fait la démonstration à ses équipes. A Denfert-Rochereau, il lâche une anecdote sur l’histoire de la station que même les agents ne connaissent pas. Il assiste incognito à la dernière circulation d’une rame MP73 (« Métro Pneu appel d’offres 1973 ») sur la ligne 6 du métro et il ne loupe pas le lancement des nouvelles voitures de la ligne 11.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés A la RATP, des premiers résultats dans le rouge pour Jean Castex

Lorsqu’il a appris que la SNCF voulait récupérer les hangars où la RATP conserve un exemplaire de chaque métro et chaque bus, à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), Jean Castex n’a donc pas hésité une seconde. Pour lui, c’est évident : il faut que ces objets soient conservés dans un musée ouvert toute l’année. Il a mis le projet à l’étude.

Actuellement, la réserve n’est ouverte que lors de la Nuit des musées ou pour les Journées européennes du patrimoine, qui se déroulent, cette année, les 16 et 17 septembre. Deux mille huit cents visiteurs sont attendus dans la réserve de la RATP, à hauteur de la gare de Villeneuve-Triage (RER D). Comme chaque année, les entrées ont été réservées en un quart d’heure.

Omnibus à chevaux

Déambuler dans ces 17 000 mètres carrés est un rêve de gosse. On y croise les omnibus à chevaux qui circulaient en 1828, les tramways de l’Exposition universelle de 1850. On revit le bras de fer entre la Ville de Paris, qui voulait un réseau souterrain strictement parisien, et l’Etat, qui souhaitait qu’il sorte de la capitale. Ils ont fini par se mettre d’accord pour l’Exposition universelle de 1900 et l’inauguration du métro par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, la CMP.

C’est elle qui a commandé à l’architecte Hector Guimard les « accès Guimard », portiques verts de style Art nouveau, qui sont la signature de Paris. La RATP n’est née qu’en 1949, de la fusion de la CMP avec sa concurrente, la Compagnie Nord Sud (CNS), dans un seul établissement public.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Valérie Pécresse veut vendre le siège historique de la RATP

A Villeneuve, on découvre surtout une reconstitution du premier métro, à partir des pièces d’origine. « Il ressemblait à ce que l’on connaissait déjà à l’époque : le tramway », explique Claire Morillon, historienne chargée du patrimoine au sein du groupe RATP. La rame est tout en bois, avec des sièges en cuir en première, en bois en seconde, et partout des filets pour déposer son chapeau.

Le modèle suivant est en métal, leçon tirée d’un incendie sur la ligne 2 qui fera 84 morts. C’est la rame Sprague-Thomson, du nom de l’ingénieur qui a mis au point le système de traction, avec ses voitures vertes pour la seconde classe, rouges pour la première. Elle force l’admiration : elle est restée en service entre 1908 et 1983 ! Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres. Le clou de la réserve, c’est une immense maquette, avec toutes les commandes sur lesquelles s’entraînaient les agents pour apprendre à organiser la circulation du métro.

Il vous reste 50.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici