Le plan d’épargne-retraite (PER), instauré par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) en octobre 2019, est un dispositif permettant de se préparer un complément de revenus pour la retraite. Mais il s’agit aussi une enveloppe d’une grande efficacité pour réduire son imposition. En effet, les sommes versées sur le PER peuvent être déduites des revenus imposables.
Revers de la médaille, les capitaux seront imposés à la sortie. C’est pourquoi cette déductibilité est particulièrement efficace pour les foyers anticipant une baisse significative de leurs revenus à la retraite – l’économie d’impôt réalisée durant la vie active sera supérieure à l’imposition une fois à la retraite.
Mais cette possibilité est encadrée : vous pouvez déduire au maximum 10 % de vos revenus d’activité professionnels nets de frais de l’année précédente, ces derniers étant plafonnés à huit fois le montant du plafond annuel de la Sécurité sociale. Le plafond d’épargne-retraite ne peut donc dépasser 32 908 euros pour les versements effectués en 2023.
Votre plafond personnalisé pour les versements réalisés en 2023 figure sur votre dernier avis d’imposition, disponible depuis cet été sur le site Impots.gouv.fr. S’y trouvent également les plafonds non consommés des trois dernières années (en 2020, 2021 et 2022), puisqu’il est possible de les cumuler. Attention, s’il n’est pas utilisé, le plafond de 2020 sera perdu en 2024. Pour éviter cela, il faut verser cette année au moins le plafond 2023, additionné du plafond 2020.
Plafond du conjoint
Autre élément de vigilance : « Il y a peut-être eu des versements déjà réalisés depuis le 1er janvier, qu’il faudra déduire de ce plafond », souligne Virginie Gaillard Renard, ingénieure patrimoniale chez Milleis Banque Privée. Il faut aussi tenir compte de l’argent déposé sur des dispositifs d’entreprise, tel que l’abondement perçu sur un plan d’épargne-retraite collectif, les cotisations d’un PER obligatoire ou d’un ancien contrat « article 83 », ou encore les jours d’un compte épargne-temps versés sur un PER.
Un couple marié ou pacsé peut mutualiser ses plafonds. « Ce peut être une astuce utile pour protéger le conjoint qui a les plus petits revenus », indique Amandine Chaigne, présidente de Ade-ci Family Office. Celui avec les revenus et le plafond d’épargne-retraite les plus élevés en fera bénéficier sa moitié pour lui permettre de se constituer un capital retraite plus élevé.
« En revanche, il n’est pas possible d’utiliser le plafond de ses enfants pour verser sur son propre PER ! », rappelle Mme Gaillard Renard. Les mineurs et les majeurs rattachés au foyer disposent pourtant de leur propre plafond : 4 114 euros en l’absence de revenus. Mais pour en profiter et augmenter ses déductions, il faut ouvrir un PER à leur nom et y déposer des sommes qui, alors, leur appartiendront. « Que l’argent soit bloqué tout en pouvant être récupéré pour financer l’achat du logement peut rassurer certains parents ou grands-parents », souligne Mme Chaigne. L’enfant devra cependant s’acquitter de l’impôt à ce moment-là.