En Haute-Saône, l’agrivoltaïsme, ou le solaire à la campagne

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Le soleil est déjà au plus haut en cette fin de matinée de printemps, près de Vesoul, et pourtant le champ de blé encore vert est pour partie à l’ombre. Au-dessus de lui, une canopée de panneaux solaires suspendue par des piliers laisse passer des rais de lumière.

« C’est une première mondiale. Le brevet porte sur le fait que la structure soit allégée », s’enthousiasme Mikaël Carlot, directeur régional Centre du groupe TSE, alors qu’un léger bruissement se fait entendre. « Les panneaux suivent la course du soleil grâce à des capteurs. La motorisation est elle-même alimentée grâce à un minipanneau solaire, ce qui fait qu’en cas de panne électrique l’équipement continue d’apporter de l’ombrage à la parcelle. »

C’est dans cette campagne près du village d’Amance (Haute-Saône) que cet acteur du solaire a lancé, fin 2022, ce premier projet expérimental d’agrivoltaïsme, une technique qui associe l’exploitation agricole ou l’élevage avec la production d’électricité. Avant d’en déployer 21 au cours des deux à trois prochaines années sur des cultures différentes. « En période de crise énergétique, c’est loin d’être une innovation farfelue », estime Sylvain Raison, le propriétaire des lieux qui s’est prêté à l’expérience.

De discrets capteurs

Celle-ci consiste à louer ces 3 hectares à TSE pour produire une électricité, injectée dans le réseau, tout en étudiant, pendant neuf ans, les impacts de l’installation sur ses cultures. Ce qui a séduit l’agriculteur ? « La flexibilité de ce système. La hauteur, la largeur. L’écart entre les poteaux (27 mètres de largeur et 8 de haut) qui [lui] permet de circuler facilement avec [son] matériel », explique-t-il.

A l’instar de TSE, les groupes de photovoltaïque sont de plus en plus nombreux à démarcher les agriculteurs et éleveurs pour leur proposer ce type de services. Si certains font le choix de la haute technologie comme TSE, Sun’Agri ou Ombrea, d’autres optent pour une plus grande simplicité. A l’instar de Photosol qui privilégie les installations au sol à faible hauteur dans les zones de pâturage d’ovins. Tous font cependant de la recherche, notamment avec l’Institut national de la recherche agronomique, afin de mesurer les retombées de leurs installations sur le vivant.

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Ainsi, sur le site d’Amance, de discrets capteurs émergent au milieu des plantations. Ils ont été placés là afin de mesurer la luminosité, la température de l’air, la vitesse du vent, la pluviométrie, l’humidité du sol, autant de données que le groupe recueille et croise avec celles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat en vue d’établir des modélisations. L’objectif étant d’optimiser les rendements énergétiques et agricoles par une meilleure inclinaison des panneaux solaires.

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