« En Chine, les arrestations d’étrangers ou de Chinois accusés d’espionnage se multiplient »

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Moins de quatre mois après la réouverture de la Chine sur le monde à la suite de trois années de politique zéro Covid, de nombreux hommes d’affaires étrangers hésitent à nouveau à se rendre à Pékin ou à Shanghaï. Certaines entreprises incitent même les familles de leurs expatriés à rentrer au pays. C’est notamment le cas des Japonais et dans une moindre mesure des Américains. La raison ? La multiplication ces derniers temps de perquisitions au sein de sociétés étrangères, voire d’arrestations de Chinois ou d’étrangers accusés d’espionnage.

Le Financial Times a révélé que la police de Shanghaï avait récemment fait une descente surprise dans les locaux de Bain & Company, une importante entreprise de conseil en stratégie américaine, et avait saisi des ordinateurs et des téléphones portables. Aucun employé de Bain n’a été arrêté. Le 20 mars, les salariés de Mintz Group, à Pékin, n’avaient pas eu cette chance. Les cinq employés – chinois – travaillant à Pékin pour cette société américaine spécialisée dans l’intelligence économique ont été interpellés.

Début mars, c’est un Japonais travaillant pour la filiale chinoise du laboratoire Astellas Pharma qui a été arrêté. Pour espionnage, a-t-on appris par la suite. Les diplomates japonais en poste à Pékin n’ont eu accès à aucune information le concernant. Selon la presse nippone, au moins dix-sept Japonais ont été interpellés en Chine pour espionnage depuis 2015.

« Paranoïa aiguë »

On vient également d’apprendre qu’en février 2022 Dong Yuyu, un journaliste chinois connu pour son penchant libéral, avait été arrêté après avoir déjeuné en compagnie d’un diplomate japonais. Sa famille vient de rendre l’affaire publique, car Dong Yuyu doit être prochainement jugé. Il risque jusqu’à dix ans de prison pour espionnage. Son interlocuteur japonais a, lui, été interrogé durant quelques heures au mépris de la convention de Vienne qui protège les diplomates. Selon nos informations, quatre diplomates travaillant pour une ambassade occidentale auraient été récemment interpellés durant quelques heures alors qu’ils voyageaient dans l’ouest du pays.

Michael Kovrig, l’un des deux Canadiens détenus plus de mille jours sans raison en Chine après l’arrestation par le Canada de Meng Wanzhou, la numéro deux de Huawei, a écrit sur Twitter : « Les organes de sécurité sont toujours plus puissants, les contrôles se renforcent, les tabous qui préservaient un comportement décent s’érodent, la paranoïa est de plus en plus aiguë et la “Grande Muraille” de silence et d’isolement s’élève toujours plus haut… »

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