La seule politique de l’offre peut-elle tenir lieu de cap pour un second mandat accusé d’en être dépourvu ? Face aux attaques de l’extrême droite qui questionne ouvertement la compétence économique du chef de l’Etat depuis la dégradation de la note de la dette française par l’agence de notation Fitch le 28 avril, Emmanuel Macron entend marteler un contre-récit. Celui du dynamisme de l’économie française, de sa réindustrialisation et de son attractivité sur la scène internationale, malgré une situation de finances publiques tendue et un climat social toujours dominé par la réforme des retraites et les inquiétudes des Français face aux effets de l’inflation.
Devant 150 chefs d’entreprise et parlementaires réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée, jeudi 11 mai, il défendra donc de nouveau l’efficacité de la politique de l’offre menée depuis six ans, qui s’est traduite par environ 30 milliards d’euros de baisses d’impôts en faveur des entreprises depuis 2017, et par ce qu’il voit comme le début d’un mouvement de réindustrialisation du pays. Avant, vendredi, d’annoncer de nouveaux investissements étrangers « massifs » à l’occasion d’un déplacement à Dunkerque où il pourrait confirmer l’implantation d’une nouvelle usine de batteries pour l’automobile – signe que le pays demeure attractif malgré la réforme des retraites, qui a écorné son image à l’international.
Puis de clore la séquence lundi, par le sommet Choose France, à Versailles, devant quelque 200 patrons étrangers invités à l’occasion de cet événement dont c’est la sixième édition, et qui vise à promouvoir les investissements étrangers dans l’Hexagone. L’ensemble devant lui permettre de revenir sur un terrain qui lui est d’ordinaire favorable – celui de l’économie.
Malgré les bonnes performances de la France dans ce domaine – avec un taux de chômage tombé à 7 %, une croissance du PIB supérieure à celle de l’Allemagne en 2022, à 2,6 %, des recettes fiscales qui grimpent malgré les baisses d’impôt et une inflation inférieure au reste de l’Europe –, le récit de la réussite économique française peine à percer dans un pays encore marqué par les cicatrices de la réforme des retraites et préoccupé par les questions de pouvoir d’achat.
Cap de la politique de l’offre
L’exécutif n’a pourtant pas renoncé à montrer que « [sa] politique économique, elle marche », insiste-t-on à l’Elysée, où l’on se vante d’avoir tenu le cap de la politique de l’offre depuis 2017, à laquelle est attribué un début de réindustrialisation du pays, « notamment dans le Nord, où la gauche et le Rassemblement national (RN) se fondent sur la paupérisation et le sentiment d’abandon pour faire campagne ». Et où Emmanuel Macron se rendra vendredi.
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