CHRONIQUE – On se contente d’adoucir les effets du mal sans s’attaquer aux causes.
L’enfer est pavé de bonnes intentions, et, une nouvelle fois, Emmanuel Macron s’emmêle les pinceaux avec des formules chocs intempestives. On assiste à «la fin de l’abondance, que ce soit des liquidités (monétaires), des produits de technologie, des matières premières ou de l’eau», a-t-il expliqué le 24 août, dressant un panorama quasi apocalyptique lors du Conseil des ministres de rentrée. De quoi faire bondir Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, qui trouve le propos «décalé» – et il n’est pas le seul – alors que le pays compte «9 millions de pauvres».
Le problème que soulève le président de la République n’en est pas moins incontestable. Les pénuries de toutes sortes, des puces électroniques à l’énergie fossile – voire de la filière nucléaire -, se traduisent par une inflation historique des prix d’autant plus préoccupante que les raisons en sont à la fois contingentes (tensions géopolitiques, guerre en Ukraine incluse) et durables (changement climatique). Mais on attend…