Crédit immobilier : faut-il attendre avant d’emprunter ?

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Alors que les taux ont fortement augmenté ces derniers trimestres, la rentrée s’annonce-t-elle plus favorable pour ceux qui cherchent à décrocher un crédit immobilier ? Côté taux, il n’y a rien à espérer.

« Toutes durées confondues, nos clients ont obtenu en moyenne 3,75 % au cours du dernier mois. Les taux ne vont pas baisser, ils devraient grimper autour de 4,5 % d’ici au début de l’année prochaine », pronostique Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux. « Si les taux s’élèvent, en moyenne, à 4,15 % sur vingt-cinq ans, tous les signaux laissent penser qu’ils devraient atteindre 5 % d’ici à la fin de l’année 2023 », estime, quant à lui, Xavier Lacombe, cofondateur d’Artémis courtage.

Paradoxalement, cette hausse des taux n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. « La mensualisation du taux d’usure, si elle a favorisé la hausse des taux depuis le début de l’année, grevant le budget des emprunteurs de 11 % en moyenne, a enfin l’effet escompté, celui de permettre la reconstitution des marges [des banques] », observe Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis.

Décryptage : Article réservé à nos abonnés Crédit immobilier : le crédit relais une solution en attendant de trouver un acheteur ?

Certains établissements comme SG (nouveau nom de la banque de détail du groupe Société générale) et, dans une moindre mesure, BNP, qui n’accordaient quasiment plus de crédits immobiliers, jugeant que l’activité n’était pas rentable, reviennent sur ce marché. « Plusieurs partenaires bancaires pour lesquels l’équilibre est retrouvé envisagent une reprise de l’activité crédit immobilier », indique Cécile Roquelaure, sans donner de nom. « Le retour d’établissements qui ne prêtaient plus va amener plus de concurrence », se félicite Laura Martino, directrice des partenariats bancaires du courtier Cafpi.

Grands écarts

Il existe déjà de grands écarts entre les établissements. « Pour le même profil d’emprunteur, on peut obtenir 3,50 % sur vingt ans tandis qu’une banque proposera 5,10 %. Et les différences se mesurent aussi d’une région à l’autre : à titre d’exemple, en Bretagne, le taux moyen sur vingt ans est à 3,95 % alors qu’il est à 4,30 % dans les Hauts-de-France. Quand les taux étaient bas, les écarts entre les différentes propositions étaient faibles, on a aujourd’hui plus d’espace », note Mme Roquelaure.

Reste que les banques n’ont pas ouvert à grandes eaux les vannes du crédit. « La reprise va être longue », juge Grégory Guermonprez, directeur de la banque en ligne Fortuneo. Surtout, les banquiers se montrent particulièrement sélectifs. La porte du financement reste close pour ceux qui n’ont pas suffisamment d’apport. « Les banques ne souhaitent pas prêter plus de 90 % de la valeur d’un bien. C’est une protection pour la banque, mais aussi pour l’acheteur, dans un contexte de marché baissier », détaille Mme Bernier.

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