CMA CGM, la plus profitable des entreprises françaises

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Une année comme celle-là ne reviendra pas avant longtemps pour CMA CGM ni pour de nombreuses multinationales françaises. Le troisième armateur mondial de porte-conteneurs a annoncé, vendredi 3 mars, un bénéfice net de 24,9 milliards de dollars (23,5 milliards d’euros) en 2022 pour un chiffre d’affaires de 74,5 milliards de dollars, après un profit déjà historique de 17,9 milliards l’année précédente.

L’entreprise se classe devant TotalEnergies (19,5 milliards de dollars après 16 milliards de dépréciations sur la Russie), le constructeur automobile Stellantis (16,8 milliards), le numéro un mondial du luxe LVMH (14,1 milliards) et la banque BNP Paribas (10,2 milliards).

Signe de l’éclatante santé du groupe de la famille Saadé, fort de 155 000 salariés, d’une flotte de 580 porte-conteneurs et de 250 lignes maritimes, le résultat brut d’exploitation (ebitda) atteint 33,3 milliards de dollars, soit une marge de 44,7 %. Du jamais-vu depuis la création de la société, en 1978 à Marseille, où celle-ci a alterné des périodes moyennes et des années de vaches maigres, frôlant même la faillite en 2009. Début 2020, incertain sur les retombées de la pandémie due au coronavirus, CMA CGM avait souscrit un prêt garanti par l’Etat de 1 milliard d’euros. Puis l’engorgement des ports et le manque de bateaux ont créé des tensions qui ont fait exploser le coût du fret à l’été 2020.

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Après trente ans passés dans la maison, son PDG sait que cette conjoncture est « exceptionnelle ». « Nous allons continuer à nous développer dans le transport et la logistique », affirme Rodolphe Saadé dans un communiqué. Il dit aborder 2023 « avec confiance », même si le contexte économique a changé.

La fin de 2022 a été marquée par un net ralentissement des échanges mondiaux, et donc une baisse des taux de fret pratiqués par les armateurs. Ils avaient atteint des sommets fin 2021-début 2022, à environ 15 000 dollars en moyenne pour acheminer un conteneur de 40 pieds entre Shanghaï en Chine et Rotterdam aux Pays-Bas, soit dix fois le tarif habituel.

La logistique, complément indispensable au fret maritime

Ces bénéfices lui ont permis de réduire fortement sa dette, de commander une soixantaine de navires au gaz naturel liquéfié et, plus récemment, au méthanol – ils seront livrables d’ici à la fin de 2026 –, de prendre le contrôle de terminaux portuaires à New York-New Jersey et en Inde, après un lourd investissement dans le port californien de Los Angeles, mais aussi de se renforcer dans la logistique, complément indispensable au fret maritime.

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