Bruno Le Maire annonce un « trimestre anti-inflation » pour lutter contre la hausse des prix de l’alimentaire

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Alors que l’inflation continue de progresser, le ministre de l’économie a rencontré lundi 6 mars les acteurs de la grande distribution. Un accord a été trouvé pour lutter contre la hausse des prix de l’alimentaire, avec le lancement d’un « trimestre anti-inflation ». Les distributeurs se sont ainsi engagés à proposer les prix « les plus bas possibles » jusqu’en juin sur une sélection de « centaines » produits.

Un dispositif, financé grâce aux marges des distributeurs, qui leur coûtera « plusieurs centaines de millions d’euros ». Le gouvernement compte, en outre, déployer dans les prochains mois un « chèque alimentaire » pour les ménages les plus modestes, a précisé M. Le Maire. Il « se fera sur une base territoriale, sans doute le département, de façon à être au plus près des consommateurs et au plus près des producteurs agricoles également », a précisé Bruno Le Maire, assurant qu’une « expérimentation sera lancée dans les tout prochains mois ».

Les produits seront « choisis librement » par chacun des distributeurs, a précisé le ministre, et pourront varier d’une région à l’autre. Ils seront identifiables grâce à un logo tricolore « trimestre anti-inflation ». L’essentiel des opérations commerciales portera sur les produits de marque distributeur, sur lesquelles les enseignes ont le plus de « latitude » pour fixer les prix, a expliqué le président-directeur général (PDG) de Carrefour, Alexandre Bompard.

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Leclerc absent remarqué

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Absent de cette réunion à Bercy, Michel-Edouard Leclerc n’a pas voulu y participer, évoquant « un côté orchestration » et de communication politique autour du panier « anti-inflation », un temps proposé puis abandonné par le gouvernement. « Je ne vais pas aller sur la photo pour dire Leclerc vend moins cher », a lancé sur CNews le président du comité stratégique des centres Leclerc.

« Je n’ai pas attendu une réunion publique pour être moins cher », a poursuivi M. Leclerc, qui ne veut pas « sacrifier cette image prix sur l’autel d’une communication politique ». Pour autant « je ne claque pas la porte au nez de Bruno Le Maire », a-t-il assuré, ajoutant qu’il allait parler au ministre « tout à l’heure » au téléphone.

Tensions avec la grande distribution

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Face à l’inflation alimentaire, qui a atteint 14,5 % sur un an en février selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), plusieurs enseignes, comme Système U, Carrefour, Monoprix ou encore Intermarché ont déjà annoncé des dispositifs « anti-inflation », rendant de facto superflu le projet gouvernemental d’un « panier anti-inflation ». L’idée, suggérée à la fin de 2022 par la ministre déléguée au commerce, Olivia Grégoire, pour garantir des prix bas sur une sélection de produits de grande consommation, a finalement été abandonnée par l’exécutif, les grandes enseignes s’opposant à un panier unique imposé par l’Etat.

Les relations entre le gouvernement et la grande distribution s’étaient tendues ces dernières semaines après l’adoption par l’Assemblée nationale en janvier d’un texte redéfinissant le rapport de force entre fournisseurs et distributeurs. Les grandes enseignes, dont Leclerc, fustigeaient une mesure risquant d’aggraver l’inflation.

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M. Le Maire a assuré lundi que les services de son ministère, notamment la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, effectueraient des contrôles dans les magasins pour s’assurer que les distributeurs ne feront pas peser l’opération commerciale sur leurs fournisseurs agro-industriels ou agricoles.

En échange de cet accord, les distributeurs ont obtenu de Bercy qu’à l’issue de ce « trimestre anti-inflation », les négociations commerciales avec les fournisseurs de l’agro-industrie soient relancées. « Nous rouvrirons les négociations commerciales [théoriquement annuelles et qui viennent de se terminer] avec les grands industriels de façon à ce que la baisse des prix de gros, que nous observons sur les marchés », puisse « se traduire » aussi en rayons, a expliqué le ministre de l’économie.

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Les négociations qui se sont achevées le 1er mars ont abouti à une hausse moyenne de quelque 10 % des prix payés par les supermarchés aux industriels selon les deux camps. Une réouverture des discussions risque cependant d’être mal accueillie par les industriels qui réclament depuis des mois de vendre plus cher leurs produits aux supermarchés afin de compenser la hausse de leurs coûts de production – énergie, transport, emballage ou matières premières diverses.

Le Monde avec AFP et Reuters

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