Avec les projecteurs laser, les salles de cinéma poursuivent leur révolution « verte »

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Il est des révolutions technologiques majeures dont on entend peu parler. Il en va ainsi de l’avènement, dans les salles de cinéma, des projecteurs laser, qui s’apprêtent à détrôner les projecteurs à lampe au xénon, bientôt en fin de vie. Ce sera l’un des sujets phares du 78e congrès de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), qui se tient à Deauville (Calvados), du 18 au 21 septembre. S’il coûte plus cher – entre 50 000 et 100 000 euros, selon la taille de la salle –, le projecteur laser offre des images plus belles, plus stables, plus précises, ultraclaires et aux contrastes élevés, sans se dégrader au fil du temps.

La source lumineuse dure vingt mille, soit près de dix ans, alors qu’il faut changer les lampes au xénon tous les trois ans. Autre atout, le faible coût de fonctionnement de l’appareil, bien moins énergivore qu’un vidéoprojecteur à lampe classique. De plus, il ne chauffe pas comme une ampoule, donc nécessite très peu de climatisation ou de ventilation.

« On économiserait 40 000 mégawattheures par an si tous les cinémas de France passaient au projecteur laser, ce qui représente la consommation annuelle d’une ville de 20 000 habitants », explique Erwan Escoubet, directeur des affaires réglementaires et institutionnelles de la FNCF. Une aubaine pour les trois fabricants historiques du marché, Barco, Christie et NEC. Ils devraient remplacer, à terme, les projecteurs des 2 028 cinémas et multiplexes en France (soit 6 200 écrans) et des 100 000 établissements cinématographiques de la planète. Tout changer coûterait, rien que dans l’Hexagone, quelque 400 millions d’euros. Soit exactement l’investissement consenti pour réaliser la transition de la pellicule au tout-numérique, dans les années 2010.

« Investissements essentiels »

Premier dans cette conversion, le groupe Pathé – premier circuit de France – a déjà mis en place, depuis 2016, environ 350 projecteurs lasers sur les 1 278 écrans qu’il détient dans l’Hexagone et à l’étranger, affirme Aurélien Bosc, président de Pathé Cinémas. A ses yeux, « c’est une technologie fiable et qualitative », qui « consomme 50 % moins qu’un projecteur au xénon et permet de se passer d’un extracteur de chaleur ». Pathé a opté pour des projecteurs lasers neufs pour toutes ses salles à très grand écran, soit plus de 12 mètres de large. « Cette technologie convient parfaitement aux films diffusés en 3D. Mais toute la chaîne doit suivre si l’on améliore la qualité du projecteur, et il est nécessaire que celles de l’écran et du son soient aussi optimisées », explique-t-il. Pathé doit encore équiper plus de 900 salles. Pour Aurélien Bosc, il s’agit « d’investissements essentiels pour la profession, mais qui peuvent se télescoper avec d’autres priorités ».

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