Au Royaume-Uni, la correction du marché immobilier a débuté

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Annoncée depuis plus d’un an, la correction du marché immobilier britannique est désormais là. En août, selon les calculs de Nationwide, l’un des premiers prêteurs hypothécaires du pays, les prix ont reculé de 5,3 % sur un an. Il s’agit de la plus forte baisse depuis 2009, lors de la grande crise financière.

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Désormais, le marché tourne au ralenti, avec de moins en moins d’acheteurs. Le nombre de nouveaux prêts immobiliers a reculé d’un tiers par rapport à 2022. Quant aux ménages qui ont déjà un prêt, ils peinent de plus en plus à le rembourser : les retards de paiement ont fait un bond de 29 % sur un an.

Ce phénomène, qui est similaire dans l’ensemble du monde occidental, est la conséquence logique de l’envolée des taux d’intérêt. Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre a fait passer son taux directeur de 0,1 % à 5,25 % en dix-huit mois.

Resserrement monétaire

Pour les ménages britanniques, les conséquences se font sentir assez rapidement. La grande majorité des propriétaires a un emprunt dont le taux est fixe pour deux ou cinq ans seulement. Ensuite, il faut le renégocier. En moyenne, un peu plus de 100 000 ménages se retrouvent face à cette obligation tous les mois. Le resserrement monétaire se transmet donc progressivement au marché immobilier. Désormais, un prêt immobilier à taux fixe pour deux ans se négocie à 6,7 % en moyenne, selon les calculs du site Moneyfacts. En 2021, c’était 2,4 %.

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« Ça a probablement poussé les acheteurs à repousser les transactions en espérant une stabilisation [des taux d’intérêt] », estime Kim Kinnaird, directrice des prêts immobiliers à Halifax, une des principales banques britanniques. Elle estime que les prix vont continuer à baisser dans les prochains mois, « jusqu’à trouver un nouvel équilibre où les acheteurs seront à l’aise avec le coût des emprunts, qui est au plus haut depuis quinze ans ».

Pour autant, personne ne parle sérieusement d’un krach immobilier. La baisse actuelle des prix fait suite à une incroyable envolée ces dernières années. Un logement au Royaume-Uni demeure aujourd’hui 17 % au-dessus de son niveau de début 2020, juste avant la pandémie de Covid-19.

Un manque de logements neufs

Par ailleurs, les ménages ont accumulé de l’épargne, et si les retards de paiement augmentent fortement, c’est après avoir atteint un niveau particulièrement faible lors des dernières années. « L’état de santé financier des ménages est relativement solide, en agrégat. Les salaires augmentent fortement et la flexibilité des prêteurs nous fait penser que les prix immobiliers font face à une crevaison lente plutôt qu’à un krach », estime, dans une note, Andrew Goodwin, chef économiste du cabinet Oxford Economics.

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