Assurance : des tests sur trois cents maisons face au risque de sécheresse

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Avec 11,1 millions de maisons susceptibles d’être exposées, dont 3,3 millions pourraient être fortement touchées, c’est l’un des principaux risques auxquels le dérèglement climatique expose les assureurs. Le retrait-gonflement des argiles (RGA), cette déformation des sols liée à la sécheresse qui provoque des fissures dans les constructions et peut les rendre inhabitables, a déjà coûté 1 milliard d’euros par an aux assureurs sur la période 2016-2020, deux fois et demie la facture moyenne des quinze années précédentes, et 3 milliards d’euros sur la seule année 2022, marquée par des sécheresses historiques.

Face à cette inflation et à la montée régulière de la fréquence des sinistres, France Assureurs, la fédération française du secteur, CCR, le réassureur public chargé de la gestion du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, et la Mission risques naturels (MRN), association à but non lucratif créée en 2000, ont lancé mardi 12 septembre une démarche commune pour accélérer la recherche de méthodes de prévention et de réparation.

Dotée d’un budget de 8,5 millions d’euros, cette « initiative sécheresse » doit permettre de tester pendant cinq ans des dispositifs de prévention sur cent maisons et des solutions de réparation sur deux cents autres. Les trois cents habitations concernées seront sélectionnées sur proposition des assureurs et recommandation d’experts d’assurances. « Le projet nécessite évidemment l’accord de l’assuré puisqu’il prévoit d’analyser finement le bâti, le sol et l’environnement de la maison, via notamment des visites régulières », précise CCR.

Enjeu financier considérable

Les candidats ne devraient pas manquer, puisqu’un peu plus de cinq mille communes au total ont été reconnues en situation de catastrophe naturelle liée à la sécheresse de 2022 et que 737 autres, qui avaient demandé une telle reconnaissance, ont été déboutées.

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Le projet n’en est qu’à ses débuts, mais quatre types de solutions ont déjà été identifiés : la « réhydratation » des sols, qui consiste à injecter de l’eau autour des fondations de la maison en période de sécheresse pour éviter des rétractations du terrain sur lequel est bâtie la maison ; l’installation de dispositifs de « confinement » des fondations, pour isoler le bâtiment grâce à une membrane imperméable et un dispositif de drainage des eaux de pluie ; le traitement des sols par injection d’une solution, qui peut permettre de « minéraliser » les argiles et limiter leurs mouvements ; et, enfin, la reprise des fondations, qui peut aller jusqu’à l’installation de « micropieux » afin de consolider la maison. Si certaines de ces technologies ont déjà été testées à petite échelle, d’autres en sont encore au stade expérimental.

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