Portée par une politique culturelle ambitieuse avec des événements comme les Rencontres de la photographie, la Fondation Luma, de la mécène Maja Hoffmann, ou la Fondation Van Gogh, Arles (Bouches-du-Rhône) a connu un véritable engouement ces dernières années. « Les acheteurs parisiens et étrangers sont arrivés en nombre et on peut même dire que le marché s’est emballé. Mais cela se calme un peu désormais », reconnaît Michel Martinez, agent immobilier au sein de l’agence Bertaud.
Ville de 50 000 habitants, Arles est dotée d’une identité forte liée à sa position de capitale de la Camargue et d’un patrimoine historique riche, issu notamment de la période romaine. La ville est d’ailleurs classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 1981. C’est surtout vers le centre-ville historique situé entre le Rhône et le quartier des Arènes que se porte la demande parisienne et étrangère.
Les acheteurs recherchent des maisons de 100 mètres carrés avec des tomettes ou des carreaux en ciment, des poutres et une terrasse. « Mais gare aux rénovations de mauvaise qualité des années 1980 : les acheteurs veulent de l’authentique », affirme Delphine Morgant, agent immobilier pour le réseau IAD.
Si le bien correspond à ces critères, il est difficile de trouver à acheter à moins de 4 000 euros le mètre carré, soit un prix équivalent à celui de villes beaucoup plus importantes du secteur comme Montpellier (Hérault) ou Marseille (Bouches-du-Rhône) et, pour l’instant, les prix ne baissent pas.
C’est le cas de cette maison de 128 mètres carrés, proche de la médiathèque et dotée d’une terrasse avec une belle vue, d’un garage ainsi que d’une dépendance, pouvant être louée en période saisonnière. Estimée à 550 000 euros, elle est actuellement à la vente. « Le télétravail a changé la donne et contribue à soutenir la demande : les gens viennent passer quelques jours par semaine et travaillent à Paris, Fos-sur-Mer, etc. le reste du temps », explique Jérôme Gay, dirigeant de l’agence Manaranche Immobilier.
Résidences secondaires surtaxées
Ce succès participe à la rénovation du centre-ville, qui comprend encore des poches d’habitat insalubre. La ville est d’ailleurs éligible au dispositif Denormandie, qui permet de bénéficier d’un avantage fiscal en échange d’une rénovation importante en vue de mettre le logement en location.
Poussés à l’extérieur par les hausses de prix, les Arlésiens ont eu tendance à quitter le centre. Vivant en grande partie du tourisme, Arles n’a pas limité les locations saisonnières, mais surveille néanmoins attentivement leur nombre. « Nous voulons faire d’Arles une ville à habiter toute l’année. Cela implique une vigilance particulière sur le phénomène des locations saisonnières et nous avons relevé les taxes sur les résidences secondaires », explique Patrick de Carolis, maire d’Arles, connu en outre pour sa carrière à la télévision. Une surtaxe de 60 % a ainsi été appliquée à ces dernières.
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