A RTL, pas si belle la vie avec M6

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Vendredi 8 septembre, 9 h 30. Portable à l’oreille, Nicolas de Tavernost sort du souterrain qui permet de traverser l’infernale avenue Charles-de-Gaulle, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), sans risquer sa vie. Juchées sur des bancs devant le 56, toutes les « personnalités radios du groupe M6 », comme les désigne l’invitation à la conférence de presse de RTL, RTL2 et Fun Radio, se prêtent depuis plusieurs minutes déjà aux demandes d’un photographe perché sur un escabeau. Yves Calvi, Amandine Bégot, Laurent Ruquier, Flavie Flament, Julien Courbet… On s’en frotterait presque les yeux : la famille RTL posant devant ses locaux, on n’avait pas vu ça depuis septembre 2017. Une conférence de rentrée spécifiquement consacrée aux radios du groupe ? La première depuis septembre 2019.

« On a un casting extraordinaire ! », se félicite Régis Ravanas, le directeur général « des activités audio de M6 », ravis de présenter ce qui constitue la « force de frappe invraisemblable » de RTL. La présentatrice de « Zone interdite » sur M6, Ophélie Meunier, la journaliste et ancienne directrice des programmes de Paris Première, Anaïs Bouton, mais aussi les présentateurs des « 12.45 » et « 19.45 », Nathalie Renoux et Xavier de Moulins, entrent aussi dans le cadre (le chef Cyril Lignac manquait à l’appel) : tous ont une émission, ou un podcast, sur RTL.

Alors que le président du directoire de M6 prend place à côté de l’humoriste vedette Philippe Caverivière, chacun tend son plus beau sourire à l’objectif. A RTL pourtant, le bonheur est moins éclatant que sur les clichés – définitivement mis en boîte à 9 h 33. Si l’affiche est belle, elle recouvre des audiences en berne, une diminution des moyens, et un sentiment de déclassement pour une grande part de ses salariés.

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En 2016, quand elle a appris son emménagement en face de M6, la station n’était pas censée, promis juré, devenir sa propriété. C’était pourtant chose faite au mois de mars 2017, pour 199,8 millions d’euros. De cette entourloupe originelle est restée une méfiance, et un ressentiment envers le nouveau propriétaire. RTL a quitté son adresse légendaire, le 22, rue Bayard à Paris, qu’elle occupait depuis quatre-vingt deux ans – les lieux ont été vendus pour 113,9 millions d’euros. Puis elle a changé de statut, lorsque au premier trimestre 2019, elle a cédé à France Inter le titre de radio la plus écoutée de France, qu’elle revendiquait depuis les débuts de la mesure d’audience radio de Médiamétrie.

Baisse d’audience cumulée

Un véritable coup de tonnerre dans le paysage médiatique. Un an plus tard, la station a aussi perdu le leadership sur le critère de la part d’audience, qu’elle avait toujours présenté comme le plus important pour elle, car préféré des annonceurs. A la rentrée 2022, son audience cumulée est passée sous la barre des 10 % le temps d’un sondage, puis en moyenne sur toute la saison 2022-2023. En juillet, elle affichait 9,5 % d’audience cumulée, un nouveau niveau historiquement bas. La dégringolade est moins spectaculaire que celle d’Europe 1, mais tout aussi impitoyable.

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