1ᵉʳ-Mai en direct : les manifestations ont réuni sept à dix fois plus de monde qu’en 2022, sur fond de contestation de la réforme des retraites

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A Paris : « La France, c’est pas une entreprise. Il faut faire avec tout le monde »

Marie, qui témoigne sous un prénom d’emprunt, est venue défiler dans la rue, seule, parce que son souhait, c’est de « faire sauter Macron », « faire sauter le gouvernement ». Cette Parisienne de 76 ans, qui porte un gilet jaune, dit avoir participé « à toutes les manifestations » pendant l’automne 2018 et l’hiver 2019. A l’époque, c’était déjà pour exprimer son aversion du président de la République. Aujourd’hui, ce sentiment ne l’a pas quittée. « Je déteste cette personnalité, il n’écoute pas tout un peuple, il est méprisant, il met trop de gens en danger. C’est insupportable. » Elle ne croit pas que l’exécutif renoncera à sa réforme des retraites : « Il faudrait une révolution, mais c’est absolument nécessaire de protester. »

Sofiane, 41 ans, est venu avec sa femme et leurs filles, âgées de 7 et 9 ans. La benjamine tient un écriteau, avec cette inscription : « C’est la fin de leur monde ». Domicilié dans la banlieue est de Paris, ce pâtissier de formation désapprouve la retraite à 64 ans, et critique la communication du président de la République : « Il est plus manager d’une start-up que manager du pays. La France, c’est pas une entreprise. Il faut faire avec tout le monde. » Il reproche aussi à Emmanuel Macron d’avoir divisé la population et d’avoir « tout fait pour qualifier Marine Le Pen en finale ».

Vincent, 54 ans, a voulu « se montrer un peu, pour rétablir la balance en faveur de ceux qui travaillent ». « Même si la loi sur les retraites est passée, on peut toujours dire qu’on n’est pas d’accord avec. Et donner du poids aux syndicats pour les autres combats à mener, sur les salaires, la hausse de l’inflation », dit ce cadre, employé dans une société d’ingénierie. Il trouve que le gouvernement « ne tend pas l’oreille ». Il s’inquiète surtout des conséquences politiques de la période : « Où ces gens mécontents vont-ils aller ? Il ne faut pas qu’ils aillent à l’extrême droite. »

Bertrand Bissuel

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