INTERNATIONAL – Des fissures dans la coalition. Donald Trump n’est pas encore à la Maison Blanche que déjà certaines dissensions surgissent au sein de sa coalition, entre ses soutiens issus de la tech comme Elon Musk et certaines figures conservatrices aux positions ardemment anti-immigration. Au centre du débat : la question des visas H1-B.
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Ces visas H1-B permettent aux entreprises de faire venir aux États-Unis des travailleurs étrangers dotés de qualifications spécifiques. Elon Musk, natif d’Afrique du Sud et ancien détenteur de ce visa, soutient fermement l’importance de la main-d’œuvre étrangère qualifiée grâce à ce système.
L’homme le plus riche du monde, devenu un proche allié et soutien financier de Donald Trump (au point d’être nommé ministre dans la future administration), a ainsi affirmé jeudi sur sa plateforme X qu’« amener via l’immigration légale le top 0,1 % des talents en ingénierie est essentiel pour que l’Amérique continue de gagner » sur la scène internationale.
Maybe this is a helpful clarification: I am referring to bringing in via legal immigration the top ~0.1% of engineering talent as being essential for America to keep winning.
This is like bringing in the Jokic’s or Wemby’s of the world to help your whole team (which is mostly… https://t.co/mtd0cgkNvE
— Elon Musk (@elonmusk) December 26, 2024
Le milliardaire Vivek Ramaswamy, nommé par Donald Trump aux côtés d’Elon Musk, a également défendu le recours à des travailleurs étrangers. « Notre culture américaine a vénéré la médiocrité plutôt que l’excellence depuis bien trop longtemps, a asséné sur X l’homme d’affaires. Une culture qui célèbre la reine du bal de fin d’année au lycée plutôt que le champion des olympiades de maths, ou l’athlète plutôt que le major de promo, ne produira pas les meilleurs ingénieurs. »
Taking aim at American culture, Ramaswamy originally wrote: « A culture that celebrates the prom queen over the math olympiad champ, or the jock over the valedictorian [the top student in a class], will not produce the best engineers. »
After being pilloried online by…— oseni rufai (@ruffydfire) December 28, 2024
Sans changement radical, « nous allons nous faire botter le cul par la Chine », a encore estimé l’ancien candidat aux primaires républicaines pour la présidentielle. Ces déclarations ont fait bondir certaines figures conservatrices, accusant les deux milliardaires de minimiser les accomplissements technologiques réalisés aux États-Unis.
L’immigration dans le programme de Donald Trump
L’ultraconservateur Stephen Miller, prochain directeur adjoint de cabinet de Donald Trump à la Maison Blanche, a posté sur X un discours de 2020 du dirigeant républicain dans lequel il s’émerveille de la « culture » américaine qui a « maîtrisé l’électricité, fissionnée l’atome, donné au monde le téléphone et internet ».
Une manière pour cet influent conseiller de rappeler que Donald Trump a été de nouveau élu avec un programme avant tout anti-immigration et que la main-d’œuvre étrangère qualifiée n’est selon lui pas nécessaire pour que les États-Unis accomplissent de grandes choses.
Lors de sa première campagne pour la Maison Blanche en 2016, Donald Trump avait exprimé son opposition aux visas H1-B, et avait mis en place certaines restrictions sur ces visas à son arrivée au pouvoir, avant qu’elles ne soient levées par l’administration Biden.
Trump garde le silence face aux débats
Par ailleurs, suite à ces vifs échanges, plusieurs figures conservatrices de la coalition Trump ont signalé que leurs comptes sur X avaient été restreints ou affectés sans explication claire, rapporte Sky News. Elon Musk, patron de la plateforme, a été ainsi accusé d’interférer avec la liberté d’expression et de privilégier certaines opinions.
D’un autre côté, aux yeux des fidèles de longue date du mouvement MAGA, la Silicon Valley s’est déjà insérée trop profondément dans les sphères trumpistes. Quand Elon Musk a torpillé presque à lui seul, avant Noël, un accord budgétaire au Congrès visant à éviter une paralysie de l’État fédéral, certains démocrates ont ironisé sur un « président Musk », auprès duquel Donald Trump serait finalement réduit à un rôle de spectateur.
Le futur président américain est resté silencieux pour le moment sur ce débat qui agite les sphères conservatrices. Mais une prise de position fournirait des indices sur sa manière de gouverner lors de son second mandat. Et sur quel camp il compte le plus s’appuyer.
Reste aussi à savoir si après ces premiers craquèlements dans le vernis, la coalition emmenée par Donald Trump parviendra à conserver une certaine cohésion une fois au pouvoir. « J’ai hâte du divorce inévitable entre le président Trump et la Big Tech », a lancé vendredi l’influenceuse conservatrice Laura Loomer sur X.
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