dimanche, octobre 6

« Je prends le frais, ça va peut-être m’aider. » À Saint-Jean-de-Védas, commune périurbaine de 12 500 habitants dans la première couronne de Montpellier, les électeurs ont afflué dès l’ouverture dans les trois bureaux de vote ouverts dans le château du Terral, salle de spectacle et propriété municipale. Joséphine, 79 ans, s’est assise sur un banc près de l’entrée de son bureau pour s’accorder un dernier instant de réflexion. Va-t-elle voter pour le candidat LR-RN ou pour le candidat écologiste du Nouveau Front populaire ? Jamais cette fille d’immigré russe n’a autant hésité avant de glisser son bulletin dans l’urne, elle qui a « travaillé en usine depuis l’âge de 15 ans ». « Il n’y a jamais eu autant de reports de gens qui votaient ceci et votent cela. On est un peu déroutés. » Elle déplore « la perte des valeurs, tout ce qu’on détruit de nos biens, de nos usines, de ce qui faisait la France ». Dit « avoir peur de sortir dans la rue, de prendre un coup de couteau ».

À l’entrée du premier bureau, un groupe d’amis sexagénaires discute avec animation. « Tous les scrutins sont importants, mais ce scrutin est plus important que d’autres », estime Bernard, ancien gestionnaire d’entreprise. « On est au seuil de quelque chose qui pourrait déstabiliser complètement nos institutions politiques et notre mode de fonctionnement démocratique. » Véronique est venue avec la procuration de sa fille, qui vit à 700 km. Cette enseignante redoute que l’éducation et la culture […] Lire la suite

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