mercredi, janvier 8

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L’enseignement de l’arabe en France dépasse le simple cadre linguistique. Elle soulève des enjeux essentiels d’intégration sociale, culturelle et économique. La marginalisation de cette langue, visible notamment par son absence dans l’espace public, nourrit un sentiment d’exclusion chez de nombreux jeunes issus de l’immigration.

Langue maternelle d’une partie importante de la population immigrée, notamment maghrébine, l’arabe reste marginalisé sur le plan institutionnel. Ce rejet, d’abord implicite, s’est accentué avec la montée des idéologies xénophobes. Bien que l’extrémisme religieux soit souvent invoqué pour justifier cette marginalisation, les relations historiques entre la France et le Maghreb, ainsi que la présence d’une importante communauté d’origine maghrébine depuis plus d’un siècle, montrent que ce phénomène est bien plus ancien.

Dans l’imaginaire collectif français, l’arabe est souvent associé à des stéréotypes négatifs et à un mépris pour les cultures des anciens colonisés. Parler arabe en public a longtemps été mal vu, voire interdit. Cette langue est également confondue avec l’islam, alimentant des préjugés injustifiés. Pourtant, l’arabe dépasse largement le cadre religieux. Le mouvement intellectuel de la Nahda, au XIXᵉ siècle, conduit notamment par des Libanais maronites, a modernisé cette langue et enrichi son vocabulaire pour l’adapter aux concepts contemporains.

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En France, l’enseignement de l’arabe suscite des débats marqués par des préjugés. Souvent réduite à quelques mots argotiques ou perçue comme un marqueur des banlieues, cette langue souffre d’une image négative.

Par ailleurs, la confusion entre arabe littéraire, coranique et dialectal complique son apprentissage. L’arabe littéraire, utilisé dans les médias, la littérature et l’éducation, repose sur une structure grammaticale exigeante. Les dialectes, eux, varient selon les régions et intègrent des influences berbères, françaises, italiennes ou espagnoles. Cette dualité provoque des frustrations chez les apprenants, car la langue apprise en classe diffère souvent de celle entendue au quotidien.

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