Une enquête a été ouverte pour dégradation et provocation à la haine après la découverte de tags antisémites autour de la synagogue de Rouen, a-t-on appris mardi du parquet.
« Une enquête a été ouverte pour dégradation par inscription, signe ou dessin » et « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion », a expliqué Sébastien Gallois, procureur de la République de Rouen.
Entre le 29 décembre et début janvier, période des fêtes juives de Hanoukka, ont été découvertes des inscriptions « Hitler acteur », « Juifs pédophiles violeurs à gazer » ainsi que des croix gammées sur le mur d’enceinte de la synagogue, un cabinet d’avocat et la résidence du rabbin.
« J’ai voulu rendre ça public, parce que ça suffit! », a déclaré mardi matin Natacha Ben Haïm, présidente de l’Association cultuelle israélite de Rouen (ACIR) à un correspondant de l’AFP, confirmant une information de la radio Ici Normandie.
Mme Ben Haïm a indiqué avoir déposé plainte contre X lundi.
En mai dernier, un homme de 24 ans, de nationalité algérienne et en situation irrégulière, avait incendié la synagogue de Rouen, située en centre-ville. Un policier avait abattu par balle l’incendiaire qui avait un couteau à la main.
L’annonce de la découverte de ces tags a suscité de nombreuses réactions mardi.
« En découvrant ces tags à Rouen, c’est un double symbole, un symbole parce qu’évidemment, ils tombent au moment de l’anniversaire de l’attentat de l’Hyper Cacher (qui avait fait quatre morts le 9 janvier 2015 porte de Vincennes à Paris, NDLR) et un symbole parce qu’ils retouchent la synagogue de Rouen, qui a fait l’objet d’un incendie volontaire il y a quelques mois », a déclaré le président du Crif Yonathan Arfi sur RTL.
« Je condamne avec la plus grande fermeté ces tags antisémites qui n’ont leur place ni à Rouen, ni nulle part dans notre République. Je souhaite que leurs lâches auteurs soient rapidement identifiés et sanctionnés par la justice », a déclaré sur X le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.
Ces dégradations ont été découvertes alors que des étoiles de David et l’inscription « juif » ont été constatées lundi sur des bâtiments à Saint-Mandé et Vincennes (Val-de-Marne), à proximité de l’Hyper Cacher attaqué en 2015, après l’attentat contre Charlie Hebdo, et dont on commémore les dix ans mardi.
Mardi matin sur RTL, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déclaré au sujet de ces inscriptions qu’on sait « peu de choses pour l’instant puisqu’elles sont très récentes, elles datent d’il y a quelques heures. Mais déjà, je peux vous dire que les forces de l’ordre sont sur quelques pistes. »
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