- La scène s’est déroulée en février dernier, mais elle vient juste d’être révélée.
- Un garçon de 8 ans, placé dans un foyer de l’Aide Sociale à l’Enfance à Paris, a eu le crâne rasé par des éducateurs, sans son accord ni celui de ses parents.
- Le 20H de TF1 retrace les faits.
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Le 20H
La scène a été filmée et partagée dans un groupe de messagerie entre les éducateurs d’un foyer de l’Aide Sociale à l’Enfance à Paris. Et elle a de quoi choquer. Sur ces images, on découvre une éducatrice tondre un enfant de huit ans, torse nu. « Vous avez vu avec les parents pour le raser à blanc ? »,
interroge un des participants sur la messagerie. « Non, nous avons pris la décision sans consulter personne »
, lui répond-on. « Vous êtes fous. On est en plein hiver, il va avoir super froid »,
rétorque un troisième.
La mère de l’enfant porte plainte
La conversation continue. « C’était sa demande ? »,
demande un autre éducateur. « C’est une sanction »,
avance l’un des auteurs. « C’est une blague ? Si c’est une blague, pour rappel, c’est un groupe WhatsApp professionnel et non un groupe de potes. Si ce n’est pas une blague, c’est très, très grave »,
rappelle à l’ordre un intervenant. Il s’agirait donc d’une sanction décidée par les éducateurs de ce foyer où l’enfant était placé depuis un an.
Les faits remontent au mois de février dernier. À l’époque, la direction aurait d’abord prétexté une erreur du coiffeur, puis un problème de poux, selon Me Axel Delaunay-Belleville, l’avocat de la mère du garçon. « Il y a quand même la volonté chez elle de poursuivre le combat, pas un combat pour que des têtes tombent, ça, je veux vraiment le dire, mais un combat pour qu’à l’arrivée, les responsabilités soient reconnues »,
affirme-t-il dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. La mère de l’enfant va déposer plainte.
Certains professionnels du secteur mettent en cause le manque de moyens alloués à la protection de l’enfance et de contrôles. « Aujourd’hui, en fin de compte, on se retrouve dans des foyers avec des va-et-vient, des intérimaires, des gens qui ne sont pas formés, des gens qui sont sous-payés aussi. Donc, du coup, le métier n’est pas du tout attractif »
, indique Hamza Bensatem, président de l’association « Adepape 13 » à Marseille.
La mairie de Paris parle « d’humiliation »
et dit avoir envoyé un signalement mardi au procureur. Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête pour « violences volontaires sur mineurs par personne ayant autorité »
. La Défenseure des droits Claire Hédon a de son côté annoncé ce mercredi « s’autosaisir » après la diffusion de cette vidéo, dénonçant une situation « épouvantable », tandis que dans un message posté sur X, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a indiqué saisir la procureure de Paris.




