lundi, mai 20
Affiche de propagande pour l’armée ukrainienne à Kiev, le 25 avril 2024.

Les députés de Kiev ont adopté, mercredi 8 mai, un projet de loi visant à permettre à certains détenus ukrainiens de réduire leurs peines de prison en rejoignant les forces armées. Le texte, qui doit encore être signé par le président, Volodymyr Zelensky, pour être appliqué dans les centres de détention du pays, a été voté à la majorité du Parlement, alors que l’armée peine à trouver de nouvelles recrues pour remplacer les pertes humaines et les soldats épuisés après plus de deux ans de guerre.

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Cette pénurie de volontaires, couplée au manque de munitions, a des conséquences sur le front. L’état-major ukrainien ne cesse d’alerter ces dernières semaines sur une détérioration de la situation à l’est du pays face à une armée russe à l’offensive s’emparant de petits morceaux de territoires.

Mais la mobilisation de prisonniers ne répondrait qu’à une faible partie des besoins qui se comptent en centaines de milliers d’hommes de l’armée de Kiev. Si le texte devait être approuvé par le président, entre « 15 000 à 20 000 » personnes pourraient être potentiellement mobilisables a ainsi précisé Davyd Arakhamia, député membre de la commission pour la sécurité nationale, la défense et le renseignement, quelques heures après le vote de la Verkhovna Rada, le Parlement.

Tergiversation

Les modalités entourant la mobilisation de nouveaux soldats se sont imposées comme l’un des sujets les plus débattus dans le pays depuis le début de l’année. Le calendrier des réformes s’est finalement accéléré au mois d’avril, après des mois de tergiversation au sommet de l’Etat en raison de l’impopularité des mesures.

Volodymyr Zelensky a validé plusieurs lois pour abaisser l’âge légal de la mobilisation de 27 ans à 25 ans, renforcer les pouvoirs des centres de recrutement et augmenter les pénalités pour les réfractaires. Une autre mesure signée en avril oblige les hommes précédemment considérés comme ayant une « aptitude limitée » pour servir à se représenter devant une commission médicale.

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Le texte adopté mercredi permet à des détenus volontaires de rejoindre des unités spéciales de l’armée, à condition que leurs libérations conditionnelles soient approuvées par un tribunal. Ils passeront également devant deux commissions médicales afin de juger de leur santé physique et mentale. Seuls ceux n’ayant plus que trois années de prison à purger seront acceptés. En cas de récidive, la partie non purgée de la peine précédente sera ajoutée à la peine prononcée dans le cadre de la nouvelle condamnation. Les prisonniers ukrainiens qui choisiront de rejoindre l’armée serviront aussi longtemps que durera la guerre, ou jusqu’à ce qu’ils soient démobilisés.

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