jeudi, décembre 18
Sur une ligne de production de l’usine Oyak-Renault à Bursa, en Turquie, le 13 novembre 2025.

D’abord, il y a le bruit de tonnerre ; l’énorme claquement des machines, des presses de centaines de tonnes qui battent en rythme l’acier brut. Il y a cet immense dédale où les visiteurs portant casque et lunettes de protection se faufilent, assaillis par les gerbes d’étincelles du soudage robotisé, cernés par 1 000 engins métalliques. Il y a ces files ininterrompues de capots, de vitres et de tableaux de bord suspendus à des rails sans fin. Un chaos organisé, duquel surgissent, en ordre et en cadence, des voitures flambant neuves prêtes à rejoindre le marché automobile européen.

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Bienvenue à l’usine ultramoderne de Renault à Bursa, cité industrielle sise au sud d’Istanbul, que Le Monde a pu visiter avec plusieurs médias. Ici, une voiture de la marque au losange sort de la ligne de montage toutes les cinquante-six secondes. Un rythme infernal assuré par plus de 800 robots et 5 600 employés, œuvrant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, six jours sur sept.

La capacité de production maximale affiche crânement 390 000 unités par an. Les ouvriers s’y font appeler « opérateurs », tournent en trois-huit, changent toutes les semaines de créneau horaire et portent des tablettes ultra-connectées. Sur fond d’hyperconcurrence, on y vante l’excellence et des salaires plus élevés que la moyenne : de 5 % à 6 % au-dessus du revenu minimum turc, actuellement fixé à 447 euros net par mois. Un coût de main-d’œuvre industrielle quatre fois inférieur à celui de la France.

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