INTERNATIONAL – Le bilan humain grimpe rapidement à Alep et ses alentours. Après deux jours d’une offensive fulgurante contre le régime syrien qui a fait plus de 255 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les jihadistes et leurs alliés sont arrivés ce vendredi 29 novembre aux portes d’Alep. Et commencent à entrer dans la ville.
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Bombardée pour la première fois depuis quatre ans, la deuxième plus grande ville de Syrie tient encore, mais pour combien de temps ? Car selon l’OSDH, les combattants jihadistes avaient déjà conquis une zone conséquente avant d’arriver aux portes d’Alep. « Plus de 50 villes et villages des régions d’Alep et Idleb » tenues par le régime syrien sont tombés aux mains des jihadistes et leurs alliés.
En conséquence, un responsable sécuritaire syrien a indiqué à l’AFP que l’armée a acheminé des renforts en urgence à Alep. Où de « violents combats » se déroulent à l’ouest de la ville. Selon cette source, les assaillants « ne sont pas parvenus aux limites de la cité », après avoir coupé jeudi la route vitale reliant la capitale Damas à Alep. Une information depuis contredite par l’ONG et des témoins qui affirment que les forces jihadistes et rebelles « sont entrées dans les quartiers ouest et sud-ouest » d’Alep, occasionnant des scènes de panique.
« Nos forces continuent à repousser la grande offensive lancée par les groupes terroristes armés (…) », assurait pourtant l’armée dans un communiqué, ajoutant avoir « pu reprendre le contrôle de certaines positions ». L’OSDH a fait état de 24 civils tués, dont 19 dans des frappes de l’aviation russe, alliée du régime, sur les zones rebelles, en réponse à l’offensive jihadiste.
Combats inédits depuis 2020
L’OSDH, ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, affirme que le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, étaient parvenus vendredi matin aux portes de la ville. Les combattants « sont entrés aux abords des quartiers de Al-Hamdaniya et New Aleppo de la ville d’Alep après avoir mené deux attentats suicides avec des voitures piégées », toujours selon cette ONG.
L’agence syrienne Sana fait d’ailleurs état de quatre civils tués dans un bombardement sur la cité universitaire d’Alep lors d’une « agression des organisations terroristes ».
En l’état, il s’agit déjà des plus violents affrontements depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d’Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d’Idleb.
Pendant la guerre civile qui a éclaté en 2011, les forces du régime syrien, soutenues par l’aviation russe, avaient repris en 2016 la partie est d’Alep, la grande ville du nord de la Syrie, aux mains des insurgés à la faveur de bombardements dévastateurs. Au courant de la situation ce vendredi, le Kremlin a d’ailleurs appelé les autorités syriennes à « mettre de l’ordre au plus vite » à Alep. Qualifiant au passage cette offensive d’« attaque contre la souveraineté de la Syrie ». L’Iran a également apporté son soutien à son allié syrien.
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