vendredi, mars 21

La question du retour, quand on est exilé, « se pose tous les jours », nous confie Omar Youssef Souleimane dans le café parisien où il nous a donné rendez-vous. L’écrivain, poète et journaliste, qui a fui la Syrie en 2012 après avoir participé aux contestations populaires du Printemps arabe, publie un nouveau roman, L’Arabe qui sourit (Flammarion). Il y livre un récit sensible et poignant dans lequel il imagine, sur fond d’histoire d’amour et d’enquête clandestine, ce retour dans son pays natal. Une projection littéraire devenue, pour partie, réalité, puisque le jeune homme s’y est rendu il y a peu, pour la première fois en treize ans, après la chute du régime de Bachar el-Assad. « C’était à peine croyable. J’ai terminé ce roman et, finalement, son histoire s’est réalisée… »

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Le Point : Quelle est la genèse de ce roman ?

Omar Youssef Souleimane : J’ai écrit ce roman entre 2023 et 2024, et je l’ai terminé en septembre dernier. Je l’ai écrit parce que je ne pouvais pas rentrer en Syrie. J’ai donc imaginé, inventé, ce retour. Je l’ai fantasmé parce que, lorsqu’on est arraché à son pays d’origine, la question du retour se pose tous les jours. Quand ce régime tombera, me permettra-t-on de rentrer ? Et qu’y trouverai-je ?

Je voulais, à travers ce roman, briser le mur qui s’était érigé entre la Syrie et moi. Comprendre aussi le « moi » que j’avais laissé là-bas et celui qui avait grandi ici, pour savoir […] Lire la suite

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