Les autorités syriennes ont décrété un couvre-feu dans la ville côtière de Lattaquié, mardi 30 décembre, après de nouvelles violences dans des quartiers à majorité alaouite, qui ont fait un mort, selon une ONG.
Des individus ont attaqué, lundi, dans cette ville de l’ouest du pays, des quartiers à majorité alaouite, endommageant des voitures et vandalisant des magasins, selon des témoignages d’habitants à l’Agence France-Presse (AFP).
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG disposant d’un vaste réseau de sources dans le pays, a rapporté qu’un Alaouite avait été tué, « abattu dans sa voiture après avoir été pris en chasse » par « trois jeunes hommes ». Les autorités syriennes, qui avaient renforcé la veille leur présence dans la ville, n’ont pas donné de bilan.
Le porte-parole du ministère de l’intérieur, Noureddine Al-Baba, a déclaré que la Syrie rejetait « tout acte de sabotage ou toute attaque portant atteinte à la dignité des citoyens ou à leurs biens ». « Un couvre-feu va entrer en vigueur à compter de mardi 17 heures [15 heures, heure française] jusqu’à mercredi 6 heures [4 heures, heure française] », à Lattaquié, a annoncé le ministère de l’intérieur dans un communiqué.
Manifestations de la communauté alaouite
Ces nouvelles violences sont survenues au lendemain de manifestations de la communauté alaouite lors desquelles trois personnes ont été tuées à Lattaquié, dont un membre des forces de sécurité, selon les autorités.
Lattaquié, ville mixte au cœur du littoral alaouite de Syrie, compte également plusieurs quartiers à majorité sunnite. La minorité alaouite, une branche de l’islam chiite dont est issu le président déchu Bachar Al-Assad, est la cible d’attaques depuis qu’une coalition islamiste a pris le pouvoir à Damas fin 2024.
En mars, des massacres sur le littoral avaient fait plus de 1 700 morts, essentiellement des Alaouites, après des affrontements entre forces de sécurité et partisans de Bachar Al-Assad, selon l’OSDH. Une commission nationale d’enquête avait recensé au moins 1 426 morts, pour la plupart des civils.



