Enfants comme adultes, les visiteurs de la Foire de la révolution syrienne, organisée à Damas en marge des célébrations du premier anniversaire de la libération de la Syrie, le 8 décembre, repartent un bandeau rouge au front. Parmi les stands qui retracent l’histoire de la rébellion armée au régime d’Al-Assad durant la guerre civile syrienne (2011-2024), celui des « bandeaux rouges », la force d’élite du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), qui a mené la coalition des forces sunnites islamistes qui s’est emparée de Damas, est le plus couru.
Le récit héroïsé de la rébellion syrienne fonde l’identité de la nouvelle armée que veulent structurer le président de transition, Ahmed Al-Charaa, l’ancien chef de HTC, et son ministre de la défense, Mourhaf Abou Qasra. Cette armée de volontaires d’environ 100 000 hommes, selon des estimations internes, réunit les factions armées rebelles et de nouvelles recrues, issues de la majorité sunnite. Elle était à l’honneur des célébrations du 8 décembre, lors d’une parade militaire où les troupes ont défilé, sous les slogans religieux : « Nous serons pour le djihad tant que nous vivrons. Nous versons notre sang pour l’islam. Le prophète Mohammed est notre guide éternel. »
Les conscrits de l’armée d’Al-Assad, pour beaucoup issus de la minorité alaouite, ont été amnistiés et évincés, eu égard aux atrocités qui ont été perpétrées durant la guerre civile, sous les ordres d’officiers désormais recherchés. Leur exclusion a nourri un ressentiment qui a été exploité par d’anciens officiers pour fomenter, en mars, une insurrection sur la côte, écrasée par les forces gouvernementales, au prix de 1 400 morts, en majorité des civils alaouites.
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