lundi, mai 20
Manifestation contre la participation d’Israël au concours Eurovision de la chanson, avant la deuxième demi-finale, à Malmö (Suède), le 9 mai 2024.

A quelques heures de la seconde demi-finale de l’Eurovision, jeudi 9 mai, Malmö avait des allures de ville assiégée. Tandis que des hélicoptères bourdonnaient dans le ciel, des véhicules blindés et des centaines de policiers circulaient dans les rues. Sans précédent, ce dispositif de sécurité a été déployé alors que deux manifestations devaient se dérouler à quelques heures d’intervalle, dans le centre de Malmö : l’une, à l’appel d’une soixantaine d’associations, pour protester contre la participation d’Israël au concours ; l’autre, organisée par la communauté juive, pour soutenir la candidate israélienne.

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Les premiers manifestants se sont rassemblés en milieu d’après-midi, sur la grande place de Malmö, bientôt recouverte par une marée de drapeaux palestiniens. Sur les pancartes, des appels au « cessez-le-feu à Gaza », à « la fin du génocide » et au « boycott d’Israël ». Les familles sont nombreuses. La foule grossit à mesure que les trains arrivent du Danemark voisin.

La cinquantaine, Jeanette Volfbrandt et son amie Karima (qui ne souhaite pas donner son nom de famille, comme d’autres personnes interrogées) sont venues de Copenhague, comme une bonne moitié des manifestants. Elles estiment qu’Israël n’aurait pas dû être autorisé à participer à l’Eurovision : « C’est un Etat d’apartheid, qui est en train de commettre un génocide », s’exclame Karima, qui assure qu’elle continuera de manifester « jusqu’à ce que la Palestine soit libérée ».

Bibliothécaire à Malmö, Soledad Cartagena ne supporte pas que l’Etat hébreu « tente de se blanchir de ses crimes » en participant à l’Eurovision. Fille de réfugiés chiliens arrivés en Suède après le coup d’Etat de 1973, elle regrette la tonalité du débat public en Suède, qui « assimile tous ceux qui dénoncent ce qui se passe en Palestine à des terroristes ».

« Tous les enfants sont égaux »

Les cheveux couverts par un voile et les yeux bordés de mascara, Hanna, 33 ans, estime qu’Israël aurait dû être empêché de participer à l’Eurovision, au même titre que la Russie après l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Elle dénonce l’islamophobie, qui s’est intensifiée, selon elle, en Suède, « depuis le 7 octobre » 2023.

Un peu après 16 heures, la manifestation s’ébranle. Le service d’ordre est à l’affût. Masques et cagoules sont interdits. Le cortège, composé de 10 000 à 12 000 personnes d’après la police, suit l’itinéraire prévu. Certains scandent : « Intifada révolution ! », « Malmö, reconnais que c’est un génocide » ou : « Tous les enfants sont égaux ! » Il y a « les psychologues avec la Palestine », « les travailleurs de la santé avec la Palestine » et des jeunes activistes du climat, dont Greta Thunberg, enveloppée dans un keffieh.

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