lundi, décembre 23

INTERNATIONAL – Des rues noires de monde. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 22 décembre à Belgrade pour exiger que les dirigeants serbes assument leurs responsabilités dans l’effondrement le mois dernier du toit d’une gare ferroviaire dans le nord de la Serbie, qui a causé la mort de quinze personnes.

Depuis plus de sept semaines, le gouvernement serbe est sous la pression de manifestations à la suite de ce drame survenu dans la ville de Novi Sad, de nombreux protestataires accusant les autorités de corruption et de contrôle insuffisant.

Ils réclament la démission du Premier ministre Milos Vucevic

Le rassemblement de dimanche dans la capitale serbe, organisé par des étudiants, a commencé par quinze minutes de silence en hommage aux victimes, a constaté l’AFP. Ses participants ont alors tenu en l’air leurs téléphones portables allumés, comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous.

Des agriculteurs, des acteurs et d’autres personnes en provenance de toute la Serbie y étaient aussi présents.

Les manifestants, dont le nombre a été évalué à 29 000 par le ministère de l’Intérieur, ont occupé la place Slavija, bloquant ainsi pratiquement tout le centre-ville. Ils réclamaient la démission du Premier ministre Milos Vucevic ainsi que du maire de Novi Sad à la suite de la catastrophe et que les responsables dans cette affaire comparaissent devant les tribunaux.

Les étudiants demandent en outre que ceux qui les ont agressés au cours des précédentes manifestations soient jugés et l’annulation des poursuites contre leurs camarades qui ont participé aux rassemblements.

Tentative du président serbe d’atténuer la colère

« Le gouvernement doit satisfaire à toutes les exigences des étudiants, c’est-à-dire traduire en justice toutes les personnes responsables de cette tragédie », a déclaré à l’AFP Lazar, un ingénieur en informatique de 24 ans. « En ce moment, soutenir ces jeunes est la chose la plus importante », a confié à l’AFP Nenad Radovanovic, un retraité.

Quatorze personnes, âgées de six à 74 ans, ont péri le 1er novembre lorsque le toit s’est effondré après d’importants travaux de rénovation de la gare. Une quinzième victime est morte à l’hôpital quelques semaines plus tard.

Depuis ce drame, les tensions restent élevées, avec des manifestations dans toute la Serbie et des blocages de rues quotidiens de quinze minutes, tandis que des violences sporadiques éclatent au cours de certains rassemblements.

Samedi, le président serbe Aleksandar Vucic a affirmé qu’il ne reculerait pas face aux manifestants. Dans le même temps, il a encouragé l’octroi de subventions pour l’achat d’appartements ou de maisons destinés aux jeunes, ce qui a été perçu par beaucoup comme une tentative d’atténuer leur colère. Vendredi, le gouvernement a par ailleurs annoncé son intention de fermer les écoles plus tôt que prévu pour les vacances d’hiver.

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