vendredi, mai 17
L’Adidas Arena, à la porte de la Chapelle, à Paris, en mars 2024.

Placés sous le signe de la sobriété énergétique, les Jeux olympiques de Paris 2024 ont été pensés pour se tenir autant que possible dans les équipements existants. Ils auront tout de même conduit à la construction de deux grands centres sportifs en région parisienne : l’Adidas Arena, à la porte de La Chapelle, et le centre aquatique olympique (CAO) de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Situés de part et d’autre du boulevard périphérique, dans des zones urbaines en plein (re)développement, ces bâtiments ont été conçus comme des objets urbains destinés à servir, après les JO, les besoins des habitants – le contraire des mastodontes qui dépérissent, faute d’avoir retrouvé un usage, une fois les Jeux terminés.

Sur le plan de l’architecture, les deux ouvrages présentent de nombreux points communs. Intégrés, dès la phase du concours, dans des groupements d’entreprises, les architectes ont travaillé avec une pression maximale : un calendrier olympique qui ne tolère pas le moindre retard ; une procédure de marché public dite « de conception-réalisation-maintenance » qui permet, en un sens, de gagner en efficacité, mais qui soumet l’architecture aux impératifs de rentabilité du constructeur et de l’opérateur ; un stress budgétaire lié à l’assèchement des finances publiques et à l’inflation. Résultat : le béton domine. Quels que soient les efforts entrepris pour minimiser la consommation d’énergie des bâtiments, ce choix, qui contrevient au discours de Paris 2024 sur l’exemplarité environnementale, a appelé, dans un cas comme dans l’autre, à afficher du bois en façade.

Un troisième tour a ainsi été imposé aux finalistes du concours du CAO, dont les projets ont été jugés trop chers par la Métropole du Grand Paris, maître d’ouvrage de l’opération. On leur a demandé de réduire les dépenses de 15 % à 20 %. Associées à Bouygues, les architectes du projet lauréat, Laure Mériaud, de l’agence 2/3/4/, et Cécilia Gross, de VenhoevenCS, ont imaginé, pour arriver à un budget final de 174 millions d’euros, un système de bassin modulable qui permet d’en réduire le volume sans en entamer le potentiel.

Plongeoirs spectaculaires

Les ressources se concentrent sur les points forts du projet. La fabuleuse charpente en bois, notamment, grande vague asymétrique portée par des poutres de 90 mètres de long, qui forge l’identité de la grande halle au centre de laquelle trônent le bassin olympique et ses plongeoirs spectaculaires, accueillera de nombreuses autres activités après les Jeux. Une charpente dont la géométrie vise à optimiser la performance énergétique en comprimant au maximum le volume à chauffer.

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