À Madagascar, le Grand Sud de l’île, habituellement en proie à la sécheresse et la famine, vient de subir à quinze jours d’intervalle, deux phénomènes météorologiques intenses. Un cyclone suivi d’une tempête tropicale, qui ont fait neuf morts, et laissent plus de 115 000 sinistrés plus que jamais livrés à eux-mêmes. Le retrait récent de l’aide américaine, a stoppé net plusieurs dizaines de projets. Aujourd’hui, l’ONG Action contre la faim, qui intervenait massivement dans cette zone et qui a dû interrompre, elle aussi, plusieurs programmes, alerte sur le manque de financement pour répondre à l’urgence de la situation.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
Harisoa a tout perdu. La maison de cette vendeuse ambulante de thé et de café d’Antanambao, commune d’Ampanihy, n’a pas résisté au deuxième assaut météorologique, vendredi dernier. Avec les 7 membres de sa famille, la quadragénaire a trouvé refuge dans une école, transformée en centre d’accueil pour sinistrés.
« Notre toit s’est envolé avec le vent pendant la nuit. L’intérieur de ma maison a été ravagé. Mon thermos s’est cassé. On n’a plus d’habits, plus rien. On a perdu toutes les affaires d’école des enfants. Ils souffrent. On n’a pas de nourriture. Je n’ai plus de travail pour gagner de l’argent. On implore de l’aide, urgemment, parce qu’on est épuisés », explique-t-elle.
En l’espace d’un mois, Action contre la faim qui intervient sur la Grande Ile depuis 2012 a perdu 42% de son budget. Quant à l’Alliance Urgence de Madagascar, 6 des 9 ONG internationales humanitaires qui la composent Action contre la faim sont, elles aussi, très fortement impactées par l’arrêt des financements du gouvernement américain de Donald Trump.
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