Une première réponse aux dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté mardi en France, à l’appel de la CGT, FSU et Solidaires? Le Premier ministre a annoncé redonner la main aux partenaires sociaux sur l’assurance chômage et sur des « aménagements » à la réforme des retraites.
La CGT a recensé 170.000 manifestants en France. C’est moins que lors de la dernière mobilisation sur les salaires en octobre 2023, qui avait rassemblé entre 92.500 manifestants (police) et 200.000 (CGT).
Mais les cortèges étaient néanmoins fournis dans plusieurs villes comme à Toulouse (3.500), Rennes (2.800), Nantes (2.900) selon les préfectures ou encore entre 2.700 et 6.000 selon les sources à Lyon.
A Paris, où la CGT a recensé 20.000 personnes, des manifestants s’inquiétaient des décisions budgétaires à venir comme Murielle, 54 ans, assistante sociale dans un hôpital de Seine-et-Marne. « On ne sait même pas ce qu’ils vont trouver à couper. Il n’y a plus rien! », lâche-t-elle.
La mobilisation pour l’abrogation de la réforme contestée des retraites, une hausse des salaires et les services publics, avait l’appui de plusieurs organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fidl ou Union syndicale lycéenne).
Mais contrairement à la bataille unitaire contre la réforme des retraites, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC et Unsa n’ont pas rejoint l’appel.
Avec quelque 190 lieux de rassemblement, « c’est une mobilisation à la hauteur des journées d’action de ce type », a nuancé Sophie Binet (CGT) depuis le cortège parisien, par ailleurs inquiète « de constater sur les lieux de travail une grande fatigue démocratique et sociale des salariés ».
– « En demi-teinte » –
L’Education nationale a recensé 6,08% de grévistes chez les enseignants, une faible participation. Mardi matin, quelques lycées parisiens ont par ailleurs été bloqués. Une centaine de lycéens ont défilé dans le quartier latin.
Côté transports, le trafic était « normal » pour les TGV. Seules quelques perturbations légères étaient à noter pour certains trains régionaux et Intercités.
L’ambition des syndicats était de mettre un peu plus la pression sur M. Barnier, qui a dévoilé ses priorités devant les députés, après avoir reçu les partenaires sociaux la semaine dernière.
Il a annoncé redonner la main aux partenaires sociaux sur l’assurance chômage – enterrant ainsi dans sa forme actuelle la réforme de ce régime prévue par le gouvernement Attal- et l’emploi des seniors. « Ils sont les mieux placés pour apporter des solutions », selon M. Barnier.