dimanche, octobre 6

Réunis à Nice pour un grand meeting, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont fait le bilan des derniers mois.
L’occasion aussi pour eux de préparer le futur, avec une « victoire » à laquelle ils croient lors de la prochaine présidentielle.
Entre éloges à Éric Ciotti et critiques virulentes de la gauche ou du gouvernement, le RN s’organise pour peser dans la vie politique des années à venir.

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Les premiers pas du gouvernement Barnier

Le Rassemblement national a organisé ce dimanche un grand meeting du côté de Nice. À la tribune du palais Nikaïa, Jordan Bardella a succédé à Marine Le Pen. Les deux ténors du parti ont profité de leurs discours respectifs pour faire un bilan politique des derniers mois et livrer leur vision de l’avenir. Avec, dans un coin de leur tête, l’échéance d’une élection présidentielle.

Une « étape décisive » dans la conquête du pouvoir

Sur le pupitre d’où se sont exprimés les deux élus, on pouvait lire ce dimanche l’inscription « Jusqu’à la victoire ». Un message lourd de sens, qui évoque l’objectif du parti pour les futurs scrutins. Marine Le Pen a été la première à prendre la parole, voyant dans cette grande réunion à Nice « point de départ de la grande union nationale que nous appelons de nos vœux ». 

La cheffe de file du RN a ensuite pris le temps de saluer Éric Ciotti, dont l’alliance avec le RN a fait grand bruit lors des législatives. « Le courage est une vertu très rare en politique, et la tambouille politicienne des derniers mois l’a tristement illustré », a-t-elle lancé. « En rejoignant notre coalition électorale », l’ancien ministre « a indéniablement su en faire preuve. » Le rapprochement de cet été « est un fait politique », selon Marine Le Pen. « L’alliance avec Éric Ciotti est tout sauf anecdotique, tout sauf un symbole, c’est un événement majeur de la recomposition politique qui se dessine dans notre pays. […] Celle-ci sera demain la condition de la victoire, une étape décisive. »

L’ancienne candidate à la présidentielle a déploré la manière dont la classe politique « a tordu le bras » aux électeurs du RN « lors des élections législatives », puis comment elle a « cherché à les invisibiliser depuis ». Un discours très critique, y compris vis-à-vis de Bruno Retailleau, avec lequel elle affiche une « divergence majeure » au sujet du respect de l’État de droit. Jordan Bardella, dans la foulée, a quant à lui salué la mobilisation des Français derrière les candidats du RN, et estimé que sa formation avait répondu à « une nécessité vitale » à la rentrée : « empêcher que l’extrême gauche ne s’empare du pouvoir en accédant à Matignon ». 

Il s’agissait, a-t-il lancé, d’empêcher « le cauchemar d’un gouvernement dirigé par les amis de monsieur Mélenchon ». Le président du RN a alors fait siffler successivement Louis Boyard, Rima Hassan, Sandrine Rousseau et Sébastien Delogu, dont il a imaginé les potentiels portefeuilles ministériels.

« Nous avons évité le pire, mais ça ne veut pas dire pour autant soutenir le gouvernement de monsieur Barnier », a poursuivi le président du RN. Lors de sa prise de parole, Jordan Bardella a en effet ciblé le Premier ministre et l’équipe constituée à ses côtés. « Jamais sous la 5ᵉ République, un gouvernement n’aura eu une légitimité démocratique et une assise électorale aussi faible. […] Quelle est cette démocratie dans laquelle pour gouverner, il faut avoir perdu les élections ? », a-t-il demandé à la foule. Sur scène, il a décrit la perte de vitesse d’un macronisme qui ne serait désormais plus que « l’attelage usé des contraires et des contradictions ». Un « mariage impossible de tous les perdants électoraux », a-t-il lancé.


TD

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