mercredi, mai 22

Alban Regnier a eu un déclic en voyant un stagiaire de sa première société récupérer des batteries de MacBook promises au recyclage. « Il m’a expliqué qu’il électrifiait sa trottinette avec », raconte le jeune président de VoltR, âgé de 32 ans. Le diplômé de l’école supérieure de commerce d’Angers a depuis pris ses distances avec Okamac, qu’il a fondée en 2011, à l’âge de 19 ans.

Aujourd’hui, la société est le leader français du reconditionnement d’ordinateurs Apple, emploie 110 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros (+ 40 % sur un an). Néanmoins, M. Regnier entend se consacrer au développement de sa dernière entreprise, VoltR, qu’il a lancée avec trois associés, eux aussi trentenaires, en décembre 2022.

Leur ambition est de se positionner sur le créneau du reconditionnement des batteries au lithium, alors que 94 % des batteries utilisées dans l’Hexagone proviennent de l’étranger, et notamment de Chine. Le gâchis actuel est édifiant, les batteries étant généralement changées quand elles affichent encore 80 % de leur capacité résiduelle.

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Sur les 4 000 m2 que VoltR loue à la région Pays de la Loire, la trentaine de salariés désosse les batteries que l’entreprise reçoit, contrôle l’état des cellules grâce au concours de l’intelligence artificielle et les reconditionne selon les besoins des clients. Une quarantaine font déjà appel aux services de VoltR, parmi lesquels Leroy Merlin, Scania, Somfy ou Famoco (terminaux de paiement).

« Tous les voyants sont au vert »

L’entrepreneur angevin y voit une occasion à saisir. « Quand une batterie n’est plus assez efficace pour alimenter un ordinateur, elle peut encore servir pour une perceuse, un vélo électrique, un terminal bancaire ou une brosse à dents ». Il cite le cas d’un de ses clients, créateur de luminaires d’extérieur : « Il achetait ses batteries en Chine. On lui en vend désormais des reconditionnées moins chères et avec une autonomie supérieure. » Economiquement, le filon est rentable, car VoltR ne paye que 10 % à 20 % des batteries qu’il récupère. La majorité d’entre elles lui sont soit données soit financées par les entreprises qui veulent s’en débarrasser.

L’intérêt suscité par cette jeune entreprise s’est concrétisé par une première levée de fonds qui a dépassé les attentes des associés : 4 millions d’euros, fin 2023. Ils visent désormais beaucoup plus loin et ambitionnent, par le biais d’un nouveau tour de table annoncé lundi 29 avril, d’automatiser leur production et d’ouvrir quatre sites de reconditionnement en Europe d’ici à 2030.

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