lundi, mai 20
Le chef du VMRO-DPMNE, Hristijan Mickoski (au centre), et la candidate du parti à la présidence, Gordana Siljanovska-Davkova (à gauche), à Skopje, le 9 mai 2024.

Les sociaux-démocrates de centre gauche (SDSM), au pouvoir, ont concédé leur défaite, mercredi 8 mai en soirée, aux élections présidentielle et législatives en Macédoine du Nord, face au parti nationaliste VMRO-DPMNE. « Je félicite notre adversaire politique VMRO-DPMNE pour sa victoire aux élections », a déclaré Dimitar Kovacevski, premier ministre sortant et chef du SDSM, avant même la publication des résultats officiels.

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Des feux d’artifice ont éclaté dans la capitale, Skopje, pendant que la nouvelle d’une victoire facile des nationalistes se répandait. Le chef du VMRO-DPMNE et vraisemblable futur premier ministre, Hristijan Mickoski, n’a pas encore prononcé de discours. La candidate du VMRO-DPMNE pour la présidentielle, Gordana Siljanovska-Davkova, était déjà arrivée largement en tête au premier tour, le 24 avril.

S’il est confirmé, le retour au pouvoir de l’opposition de droite dans ce pays pauvre des Balkans ravivera notamment les tensions avec la Grèce et la Bulgarie voisines, ce dernier pays posant ses conditions pour faire avancer les négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union européenne (UE).

Promesse de fermeté face à la Bulgarie

Hristijan Mickoski a refusé de reconnaître le nouveau nom du pays qui s’appelle Macédoine du Nord, conformément à un accord signé en 2018 avec la Grèce pour mettre fin à une querelle de longue date entre Skopje et Athènes. Il a également promis de faire preuve de fermeté dans un bras de fer qui oppose son pays à la Bulgarie qui a bloqué, au cours des deux dernières années, les négociations en vue d’une adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE.

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Les sociaux-démocrates avaient prévenu que l’issue des élections serait décisive pour l’avenir européen de la Macédoine du Nord. Peine perdue. « Les citoyens auront le dernier mot sur la direction que va prendre l’Etat », a déclaré l’ancien premier ministre et chef du SDSM, Dimitar Kovacevski, après avoir voté.

Depuis qu’il a pris la direction du VMRO-DPMNE, en 2017, M. Mickoski a reconstruit un parti ébranlé après la fuite de son ancien chef et ex-premier ministre Nikola Gruevski, accusé de corruption, qui a trouvé asile dans la Hongrie dirigée par Viktor Orban.

Emigration massive

M. Mickoski a également promis de donner la priorité à l’économie et de créer des dizaines de milliers d’emplois, un message auquel sont sensibles de nombreux électeurs de ce pays pauvre touché par une inflation galopante. Au cours des deux dernières décennies, la Macédoine du Nord a perdu environ 10 % de sa population en raison d’une émigration massive, les jeunes n’y ayant que peu de perspectives d’avenir.

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Au cours de la campagne, M. Mickoski a recouru à une rhétorique de plus en plus incendiaire à l’égard du DUI, principal parti albanais du pays, suscitant la crainte que ses propos ne compromettent les fragiles relations interethniques ; les Albanais représentent plus d’un quart de la population, de 1,8 million d’habitants. Le chef du DUI, Ali Ahmeti, avait dirigé une courte rébellion armée, en 2001, pour obtenir plus de droits pour sa communauté.

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Depuis la déclaration de l’indépendance, en 1991, les gouvernements successifs de l’ancienne république yougoslave ont respecté une règle non écrite selon laquelle un parti albanais doit être inclus dans une coalition gouvernementale. Le DUI, ainsi qu’une coalition de formations des minorités, semble en mesure de capter le plus grand nombre de votes albanais, même si M. Mickoski a traité ses dirigeants de « voleurs ».

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Le Monde avec AFP

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