En France, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles par an, 200 d’entre elles sont victimes de maltraitances chaque jour, et un enfant est tué par ses parents tous les cinq jours. Avec ces chiffres, les associations de protection de l’enfance veulent faire réagir le gouvernement. Le Collectif Enfantiste appelait samedi 16 novembre à une mobilisation dans toute la France. Sur la place de la Nation à Paris, plus de 200 personnes se sont rassemblées.
« Stop aux infanticides », « un enfant n’est jamais consentant » : on lit l’urgence sur les pancartes dressées place de la Nation, sur les visages aussi. Dans la foule, nous rencontrons Magalie, quinquagénaire, qui se remémore les violences physiques et psychiques qu’elle a subies enfant : « Toute mon enfance, je l’ai passée en ayant peur que mon père tue ma mère. Et même aujourd’hui, sans arrêt, des petites choses de la vie me rappellent ces scènes traumatiques, cela ne nous lâche plus, en fait. »
Aujourd’hui, les départements consacrent près de 10 milliards d’euros à l’aide sociale à l’enfance. Un budget en hausse, mais le gouvernement veut réduire les dépenses côté collectivités. Audrey Vayrac, éducatrice spécialisée, redoute une baisse de moyens déjà insuffisants : « On évite de placer les enfants en foyer ou en famille d’accueil, parce que cela coûte cher. Mais on privilégie parfois des placements à domicile avec des éducateurs qui viennent trois fois par semaine. La limite, elle est où ? En venant trois fois par semaine, est-ce que l’enfant peut être maltraité sur le reste du temps ? »
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