Des quartiers entiers détruits et des scènes de désolation. En Espagne, les sinistrés des inondations meurtrières qui ont touché le sud-est du pays, faisant au moins 158 morts et « des dizaines et des dizaines de disparus », tentent de survivre en attendant la reconstruction.
Quelque 25.000 habitants de la région de Valence, la plus touchée, sont sans eau potable depuis trois jours. L’électricité est coupée, les logements dévastés et les sinistrés tentent par tous les moyens de trouver de la nourriture, alors que certains endroits sont encore coupés du monde.
« Nous ne sommes pas des voleurs »
Le ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres, a indiqué que 39 personnes avaient été arrêtées et que « face au pillage et aux délits », les forces de sécurité feraient preuve d’une « fermeté absolue ». Les sinistrés, eux, se défendent de piller et assurent essayer de survivre.
« Nous ne sommes pas des voleurs, nous avons un travail mais nous devons manger. Regardez ce que j’ai récupéré: de la nourriture pour la petite. C’est trempé, je ne sais pas si je pourrais m’en servir », explique Nieves Vargas Cortes, employée municipale.
Çà et là, des gens tentent de récupérer de la nourriture encore comestible dans des restes de déchets, emportés par les violentes crues qui ont tout détruit sur leur passage. Face à cette situation, des habitants s’organisent entre eux pour distribuer de la nourriture aux plus vulnérables.
« Les gens ont faim et nous n’avons plus d’eau et d’électricité. Nous récupérons de la nourriture, de l’eau, tout ce que nous pouvons trouver. Nous le faisons aussi pour les personnes âgées qui ne peuvent pas venir jusqu’ici », détaille Alejandra Mina.
Chaîne de solidarité
À Paiporta, ville martyre de la banlieue sud de Valence, dévastée par les inondations, au moins 62 personnes sont mortes. Dans une épicerie totalement détruite, des habitants tentent de se faufiler sous la porte pour récupérer des produits.
« Nous n’avons pas réussi à tout évacuer parce qu’à l’intérieur, on ne voit rien. Mais nous sommes les plus jeunes, donc nous aidons comme nous pouvons », expose l’un d’entre eux. Les habitants, affamés, forment une énorme queue pour espérer quelques vivres.
Sur les réseaux sociaux, des habitants de Valence font état de rayons de supermarché totalement vides, appelant d’autres villes proches à l’aide.
Les appels à la solidarité et les actions se multiplient, à l’instar de ce groupe Whatsapp, créé pour aider la banlieue sud de Valence, qui a rapidement atteint plusieurs milliers de membres, comme le rapporte le média local Levante. Divisé en 49 sous-groupes, organisés par quartiers et selon les besoins, des milliers de personnes tentent de s’entreaider.
D’après Las Provincias, autre média local, des actions similaires ont été relevées dans des supermarchés, des épiceries ou encore des pharmacies. Mais des cambriolages ont également été signalés, ainsi que des vols dans des magasins de sport ou de meubles. À l’entrée de certaines zones commerciales, la Guadia Civil a même renforcé ses effectifs, pour contrôler les véhicules et augmenter les patrouilles.
Article original publié sur BFMTV.com