Pour assurer la survie du gouvernement Lecornu, Macron n’aura donc pas eu d’autre choix que “sacrifier son héritage”, résume Die Zeit.
En annonçant mardi 14 octobre la suspension de la réforme des retraites jusqu’à la fin 2027, le Premier ministre Sébastien Lecornu “a remis en cause le pilier central des huit années de présidence” macroniste, explique l’hebdomadaire allemand.
“C’était le prix fixé par le PS pour une sortie de crise”, observe Le Soir. “Sans suspension en bonne et due forme de la réforme des retraites, c’était la censure assurée”. En renonçant mardi au à ce “totem”, Lecornu a “éloigné sa chute immédiate”, estime le quotidien belge.
Le revirement du gouvernement est en tout cas “aussi spectaculaire que si Gerhard Schröder avait abrogé la réforme Hartz IV [sur les indemnités chômage outre-Rhin] pour apaiser les Verts. Ou si Friedrich Merz lançait aujourd’hui un programme d’accueil des réfugiés pour maintenir les sociaux-démocrates au gouvernement”.
Cette “capitulation” d’Emmanuel Macron offre un “triomphe politique” aux socialistes, estime de son côté la Süddeutsche Zeitung.
“Un numéro d’équilibriste”
“Avec sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement français, qui est passé de démissionnaire à remissionné en une semaine de psychodrame politique, a effectivement livré un numéro d’équilibriste que certains qualifiaient de ’mission impossible’”, observe Le Temps. “L’objectif : en donner assez aux députés socialistes pour qu’ils ne le censurent pas, sans pour autant perdre ceux de la droite traditionnelle des Républicains (LR), ni renier huit ans de macronisme”.
“L’exercice” est-il “réussi ? ”, s’interroge le quotidien helvète. “On le saura jeudi matin lors du vote des motions de censure d’ores et déjà déposées par le Rassemblement National (RN) et La France insoumise (LFI) ”. Le journal suisse rappelle que “si une grande partie des députés socialistes et communistes voire quelques LR ou indépendants isolés rejoignent le RN, LFI et les écologistes dans leur vote de censure, alors le gouvernement tombera pour la deuxième fois en deux semaines, et pour la cinquième fois en deux ans”.
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