dimanche, mai 19
Des fleurs ont été déposées à l’extérieur de l’église Christ The Good Shepherd, à Wakeley, dans la banlieue ouest de Sydney (Australie), le 16 avril 2024, après une attaque au couteau qui a fait un mort.

Sept personnes constituant « un risque et une menace inacceptables » pour la population australienne ont été arrêtées lors de perquisitions antiterroristes qui ont mobilisé, mercredi 24 avril, plus de quatre cents membres des forces de l’ordre, a fait savoir la police australienne, qui avait d’abord évoqué cinq arrestations. Les sept individus arrêtés sont tous mineurs, a-t-elle déclaré.

Deux policiers ont précisé que les individus arrêtés étaient liés à l’adolescent de 16 ans qui a poignardé un évêque de Sydney à la mi-avril et qu’ils avaient adhéré à une « idéologie extrémiste motivée par des considérations religieuses ». Il est « probable » que le groupe préparait un attentat, bien qu’aucune cible précise n’ait été identifiée, a déclaré Dave Hudson, haut responsable de la police de Nouvelle-Galles du Sud.

« Leur comportement, pendant leur placement sous surveillance, nous a amenés à penser que, s’ils devaient commettre un acte, nous ne serions pas en mesure de l’empêcher », a-t-il déclaré à la presse, avant d’ajouter : « Pendant l’enquête, nous avons pensé qu’il était probable qu’une attaque se produise. »

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Le 15 avril, Mar Mari Emmanuel, évêque d’une église assyrienne de Sydney, a été frappé de coups de couteau à la tête et à la poitrine par un jeune homme de 16 ans au cours d’un sermon diffusé en direct. L’attaque a déclenché une émeute parmi les fidèles de l’église, située dans la banlieue ouest de Sydney. Le religieux, qui disposait d’une large audience sur Internet de près de 200 000 personnes, s’est fait connaître en critiquant l’islam, les vaccins contre le Covid-19, ainsi que pour ses sermons violemment anti-LGBTQ. La police a rapidement qualifié l’acte de l’adolescent de « terroriste », déclenchant l’ouverture d’une enquête par une équipe associant les forces de police fédérales et les services de renseignement.

Le renseignement enquête sur un « réseau extrémiste raciste »

Dans le contexte de la menace terroriste dans le pays, le chef des services de renseignement australiens, Mike Burgess, a appelé mercredi les grandes plates-formes technologiques (comme Apple, Google et Microsoft) à plus de coopération, leur demandant de donner un accès limité aux messages chiffrés, un tabou de longue date. « Sans leur aide dans des circonstances très limitées et strictement contrôlées, le chiffrement échappe à toute responsabilité », a-t-il souligné.

Selon M. Burgess, le chiffrement des messages a compromis la capacité des services de renseignement à déceler les menaces, et les groupes technologiques auraient le devoir de lever le chiffrement lorsqu’une demande leur est faite. « Le chiffrement est clairement une bonne chose, une chose positive pour notre démocratie et notre économie », a-t-il déclaré. Mais « il protège également les terroristes et les espions, les saboteurs et des criminels abominables ».

M. Burgess a affirmé que le renseignement australien enquêtait actuellement sur un « réseau extrémiste raciste » utilisant des messageries chiffrées. « Ce réseau partage une propagande ignoble, donne des conseils sur la fabrication d’armes et discute de la manière de provoquer une guerre raciale », a-t-il ajouté.

Les grandes entreprises du secteur du numérique sont opposées à l’idée de fournir un accès aux messages chiffrés, arguant que cela représenterait une menace pour la cybersécurité et la vie privée des utilisateurs. Le chef de la police fédérale australienne, Reece Kershaw, a désigné notamment Meta, qui a mis en place un système de chiffrement de bout en bout pour le réseau social Facebook et la messagerie Facebook Messenger.

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Le Monde avec AFP

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