dimanche, novembre 17

« L’époque où les espèces sauvages vagabondaient librement sur de vastes territoires est révolue et ne reviendra jamais », écrit Ezekiel Ole Katato, un sage masai du Kenya, en introduction du livre de Guillaume Bonn, Paradise Inc., publié par Hemeria. A partir de ce constat, le photographe se replonge dans ses archives des dix dernières années pour montrer comment le développement humain empiète et détruit l’habitat des espèces sauvages.

« Je me demande comment nous, en tant qu’espèce humaine, pouvons garantir qu’il y ait suffisamment d’espace pour que le monde naturel prospère, en collaboration avec les êtres humains et nos ambitions. Existe-t-il une autre éthique qui puisse refléter les désirs de l’humanité sans sacrifier l’environnement ? », questionne-t-il. Ses images capturent des situations frôlant souvent l’absurde, avec un humour parfois noir comme dernier ressort de la dénonciation.

Alors que la 29e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) se tient à Bakou jusqu’au 22 novembre pour essayer, une fois encore, de poser les règles de préservation de l’environnement sans affecter une économie galopante, la conclusion de Guillaume Bonn est pessimiste pour l’avenir de la biodiversité. « Dans ce livre, dit-il, je cherche à montrer que les bonnes intentions ne suffisent pas, que les initiatives que j’ai pu observer sur le terrain, limitées et fragmentaires, n’apportent qu’une solution temporaire. »

La réserve nationale du Masai Mara, principale destination de safari au Kenya, en 2014. La réserve abrite 25 % de la faune du pays. Cet écosytème est menacé par les constructions hôtelières massives et une surfréquentation alarmante.
Paradise Inc., de Guillaume Bonn, éd. Hemeria, 184 pages, 39 euros.
Partager
Exit mobile version