lundi, juillet 1

« Ne vous résignez pas » : Emmanuel Macron adresse une « lettre aux Français »

A une semaine du premier tour des élections législatives anticipées, le chef de l’Etat a choisi d’écrire une « lettre aux Français » ce dimanche soir, publiée par la presse régionale.

Emmanuel Macron revient d’abord sur sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, au soir des élections européennes du 9 juin, précisant qu’il réfléchissait au sujet depuis bien avant :

« J’ai pris cette décision en responsabilité, avec beaucoup de gravité et après une réflexion de plusieurs semaines. Je l’ai prise dans l’intérêt du pays avant tout autre considération, y compris personnelle, n’ayant par définition plus aucune échéance électorale », écrit-il en préambule. « Le fonctionnement de notre Assemblée et le désordre des derniers mois ne pouvaient plus durer », justifie-t-il, expliquant que « les oppositions s’apprêtaient à renverser le gouvernement à l’automne, ce qui aurait plongé notre pays dans une crise au moment même du budget ».

Il poursuit en assurant que « cette dissolution était le seul choix possible » au vu de la situation : « J’aurais pu changer de premier ministre et de gouvernement (…). C’eût été facile pour moi, mais cela ne réglait aucun problème. »

Emmanuel Macron reconnaît toutefois une « décision difficile et soudaine pour les parlementaires et pour leurs collaborateurs » et qui a été pour les Français « une surprise qui suscite de l’inquiétude, du rejet, parfois même une colère tournée contre [lui] ». « Je la comprends et je l’entends. »

Le président de la République s’exprime ensuite sur les élections à venir, « un rendez-vous de confiance, grave, sérieux » et qui pose la question de « qui pour gouverner la France ? ».

Entre une proposition, à l’extrême droite, qui « divise la nation », « ignore le changement climatique » et « prétend vous rendre du pouvoir d’achat », et une autre, de la coalition de gauche, qui « refuse la clarté sur la laïcité et l’antisémitisme », est « divisée sur la réponse à apporter au changement climatique » et « prétend répondre aux injustices de notre société par une augmentation massive des impôts pour tous », le président invite à choisir une troisième voie, « celle du bloc central d’Ensemble pour la République », la « meilleure pour notre pays ». « Non seulement parce qu’elle protège les Français et prépare l’avenir, mais parce qu’elle est la seule à pouvoir à coup sûr faire barrage à l’extrême droite comme à l’extrême gauche au second tour », justifie-t-il.

Le président détaille également le bilan de son gouvernement, « qui sans doute n’est pas parfait mais qui serait remis en cause si les extrêmes l’emportaient » mais assure aussi avoir « entendu » le désir de changement. Il promet des « réponses beaucoup plus fortes et fermes » sur « l’insécurité et l’impunité », une lutte accrue « contre toutes les discriminations » et soutient qu’il « mesure le malaise démocratique ».

« Oui, la manière de gouverner doit changer profondément. Le gouvernement à venir, qui reflétera nécessairement votre vote, rassemblera, je le souhaite, les républicains de sensibilités diverses qui auront su par leur courage s’opposer aux extrêmes. »

En une tournure, il écarte toute démission prématurée en cas de mauvais résultat : « Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu’en mai 2027 comme votre président, protecteur à chaque instant de notre République, de nos valeurs, respectueux du pluralisme et de vos choix, à votre service et à celui de la nation. »

« Cette élection est la nôtre. C’est vous qui la ferez. Alors n’ayez pas peur, ne vous résignez pas. Votez. Choisissez le respect, l’ambition et la justice pour notre nation », enjoint-il en conclusion.

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