A la naissance de son fils, il y a six ans, Alex, maman de 30 ans qui vit dans l’Iowa, a totalement modifié sa façon de penser : « Pendant ma grossesse, j’avais l’intuition que le système médical conventionnel était très en retard en matière de recherche. Puis mon fils a eu des problèmes de santé, j’ai su que je devais changer notre mode de vie et prendre notre santé en main. » Désormais, elle distille ses conseils pour choisir les yaourts à boire les plus sains, le produit d’entretien le moins « chimique » au supermarché ou préparer des repas équilibrés avec des produits bio à ses 353 000 abonnés sur Instagram. L’influenceuse fait partie du vaste mouvement des « crunchy moms » américaines.
C’est dans les années 1960 que la « crunchy mom » fait son apparition : plutôt hippie, elle est soucieuse de bien nourrir ses enfants au royaume des aliments ultratransformés, fabrique son propre granola – d’où le mot crunchy, qui signifie « croustillant » –, privilégie l’allaitement et cherche à rester connectée à la nature. Des valeurs que l’on qualifierait spontanément « de gauche », mais qui ont, aux Etats-Unis, progressivement glissé vers la droite. Notamment à partir de 2013, année de création de Moms Across America, un groupe de pression fondé par Zen Honeycutt, une militante de l’alimentation biologique et activiste antivaccin. La pandémie due au Covid-19 sera la dernière étape de cette transformation. La « crunchy mom » revendique désormais une liberté totale en matière de santé, relayant des théories pseudoscientifiques, voire complotistes, sur la nutrition et la médecine.
Il vous reste 75.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



