lundi, octobre 28

En Géorgie, le parti au pouvoir a été déclaré vainqueur des législatives devant l’opposition pro-occidentale.
Dans un entretien publié ce lundi, la présidente, opposée au gouvernement, dénonce un système « sophistiqué » de fraude.
« La méthodologie est russe », a-t-elle accusé.

Des fraudes massives, voilà l’accusation portée ce lundi par la présidente de Géorgie. Dans un entretien accordé à l’AFP ce lundi 28 octobre, Salomé Zourabichvili, pro-occidentale et opposée au gouvernement, a dénoncé un système « sophistiqué » de fraude ayant, selon elle, permis au parti au pouvoir d’emporter les législatives organisées ces derniers jours . Cette fraude relève de la mise en œuvre d’une « méthodologie russe », a estimé la cheffe de l’État.

« C’est très difficile d’accuser un gouvernement et ce n’est pas mon rôle, mais la méthodologie, elle est russe », a déclaré, au cours de cet entretien en français, la présidente au sujet des fraudes dont elle accuse ses rivaux politiques. Selon elle, la fraude est notamment passée par le vote électronique, utilisé pour la première fois en Géorgie : le même numéro de carte d’identité a été retrouvé, correspondant à « 17 votes, 20 votes, dans différentes régions », a-t-elle accusé.

« Plus que ce qu’un gouvernement classique » aurait pu faire

Les fraudeurs supposés ont usé aussi de « méthodes classiques », « achats de voix, pressions sur les détenteurs d’emplois publics », « sur les familles de prisonniers auxquelles on peut promettre des libérations », « argent distribué visiblement dans des minibus à la sortie des lieux du scrutin », a poursuivi la présidente. « Cette planification, cette sophistication, cette exactitude dans les cibles qui ont été prises, c’est plus que ce qu’un gouvernement classique » aurait pu mettre en place « pour rester au pouvoir. »

La présidente Zourabichvili avait initialement annoncé samedi la victoire de l’opposition pro-européenne sur la foi de sondages à la sortie des urnes. Après l’annonce de sa défaite, elle avait jugé dimanche que le processus électoral avait été la cible « d’une opération russe spéciale, une forme moderne de guerre hybride contre le peuple géorgien ». Elle a appelé ses compatriotes à manifester ce lundi soir. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen , a pour sa part réclamé ce lundi que les Géorgiens puissent avoir « le droit de savoir ce qu’il s’est passé » lors de ces élections.

Ancienne république soviétique caucasienne riveraine de la mer Noire, la Géorgie reste très marquée par une brève guerre en 2008 contre l’armée russe. À son issue, la Russie a installé des bases militaires dans deux régions séparatistes géorgiennes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, dont elle a reconnu l’indépendance, proclamée unilatéralement.


I.N avec AFP

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