dimanche, mai 19

Pour la famille G., l’année 2024 a commencé tragiquement. Le 1er janvier, en fin de matinée, François-Robert et Henri G. apprennent que leur mère Catherine, âgée de 76 ans, a été victime d’une agression de la part d’un résident de l’Ehpad Alquier-Debrousse, un établissement appartenant à la Ville de Paris, dans le 20e arrondissement, où elle a été placée depuis quelques mois. Le personnel n’est pas alarmiste. Mais trois jours plus tard, Catherine G. est envoyée en urgence vers l’hôpital Tenon après un malaise. Elle y décède le 12 janvier.

Ses enfants obtiennent, au terme de plusieurs échanges, le dossier médical de leur mère début février. Comme l’a relaté Le Canard enchaîné, ils y découvrent une chaîne de « négligences », qui transparaissent dans le signalement pour « événement indésirable grave » réalisé par l’établissement à l’attention de l’agence régionale de santé (ARS) le 17 janvier – cinq jours après le décès –, que Le Monde a pu consulter.

Ce qui leur avait été présenté comme une « altercation » y est détaillé : le matin du 1er janvier, un agent de ménage a découvert Catherine G., maintenue au sol par un autre patient, « assis sur la tête de la dame, son genou droit appuyait sur le bras droit de la dame et il agrippait sa cuisse avec sa main gauche. Il empêchait la dame de respirer de part sa posture ». Il faut l’intervention de deux soignants pour dégager Mme G.

La résidente est sommairement examinée par le personnel, mais le matériel manque. « Saturation non prise car saturomètre défectueux », indique le fichier de transmission, également consulté par Le Monde. Le 2 janvier, on constate du sang dans ses protections hygiéniques, des douleurs au mouvement, mais le médecin n’est pas alerté. Le 3 au matin, elle ne répond plus aux sollicitations du personnel soignant. Les pompiers sont appelés. Elle est enfin transférée en urgence vers l’hôpital Tenon, avec pour motif un « contexte de probable chute ». Un hématome sous-dural cause son décès en quelques jours.

« Un cas d’école de tout ce qu’il ne fallait pas faire »

Un cas « dramatique pour la famille », reconnaît Véronique Levieux, adjointe à la maire de Paris chargée des seniors et des solidarités entre les générations, qui assure que l’établissement a signalé le cas à la justice et qu’une enquête interne est en cours. « Un cas d’école de tout ce qu’il ne fallait pas faire », déplore Me Fabien Arakélian, conseil de François-Robert et Henri G. Lundi 22 avril, il a déposé plainte contre X, en leur nom, pour « homicide involontaire », « mise en danger de la vie d’autrui » et « non-assistance à personne en danger ».

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