mardi, octobre 22

Si l’égoïsme est souvent perçu négativement, il existe une forme d’égoïsme, appelée « égoïsme sain », essentielle pour notre bien-être émotionnel.
Pourtant, se prioriser reste encore difficile pour un grand nombre de Français et 41 % d’entre eux ont pour ambition d’oser dire plus souvent non.
Le concept d’égoïsme sain est de plus en plus populaire, et de nombreux ouvrages et articles sont consacrés à ce sujet.

Et si, la prochaine fois que l’on vous taxait d’égoïste, vous le preniez comme un compliment ? Malgré la mauvaise réputation de ce terme, il existe un type d’égoïsme tout à fait bénéfique qui consiste à se prioriser de temps à autre… sans pour autant négliger les autres ! Appelée « égoïsme sain », cette déclinaison du vilain défaut est théorisée par la psychologue Ursula Nuber qui la définit dans son ouvrage « Eigensinn » (comprendre « entêtement » en français) comme primordiale pour la préservation de la santé mentale. 

Une position partagée par sa consœur psychothérapeute Felizitas Ambauen, qui explique dans son podcast, Beziehungskosmos, que « si l’on ne prend pas suffisamment soin de soi, on tombe malade, tôt ou tard. Et cela a des conséquences négatives sur les relations que nous entretenons avec les autres. Il faut d’abord savoir s’occuper de soi pour, à long terme, être là pour les autres ». Pour illustrer son propos, la spécialiste ose un parallèle avec les masques à oxygène dans les avions. Pour faire simple : comme on positionne d’abord son masque avant d’aider les autres, on s’assure au quotidien d’être suffisamment apte et en mesure d’assister son entourage avant de le faire.

Pour réussir à se prioriser, la première étape est donc de savoir dire non. Plus facile à dire qu’à faire ! Une enquête publiée par l’Institut de sondage Ipsos en 2022 révélait en effet que 41 % des Français avaient pour résolution de nouvelle année « d’oser dire non ». Pour Anne-Sophie Lesage, co-auteure du livre Celle qui a dit Fuck, « [apprendre à dire non], c’est apprendre à se préserver et à mettre ses besoins personnels au centre de ses préoccupations. Ce n’est pas aussi évident que ça en a l’air, car quand on nous sollicite, on est tenté de répondre par l’affirmative, avant tout pour faire plaisir aux autres. Et le problème là-dedans, c’est qu’on s’oublie ». Un réflexe que Marie-Estelle Dupont, psychologue spécialisée en neuropsychologie interrogée par Madame Figaro, associe à la peur du rejet cultivée depuis l’enfance : « La croyance est présente chez les adultes à qui on a laissé penser durant l’enfance, qu’ils devaient être « parfaits » pour être acceptables ».

Or, pour pratiquer l’égoïsme sain, refuser sans culpabiliser est primordial. Pour cela, il est essentiel de prendre conscience de nos capacités actuelles et de ce qui pourrait nous causer plus de mal que de bien. Car dans l’égoïsme sain, tout est une question de dosage ! Pour Luce Janin-Devillars, psychologue et coach auteure de Je me reprogramme avec les pensées qui boostent mon bien-être, « un égoïsme bien dosé nous rend plus libres, mais aussi moins dépendants des autres. » 

Dans un entretien accordé à Maxi Mag, elle poursuit : « On n’est plus dans l’attente d’un merci et d’un retour qui ne viendra peut-être jamais. Trop s’occuper de ses enfants, de son mari, de ses amis ou de ses collègues les rend tout aussi dépendants que nous : ils comptent sur nous et pas assez sur eux-mêmes. Leur estime de soi diminue et, très souvent, ils nous en veulent parce qu’on ne les a pas aidés à grandir. » Reconnaître quand il est bon de se mettre en avant ou non et identifier clairement nos besoins et nos capacités : les clés pour vivre un quotidien plus sain.


Zoe TEROUINARD pour TF1 INFO

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