dimanche, octobre 6
Le président d’Horizons, Edouard Philippe, en campagne pour les élections législatives, à Pont-à-Marcq, dans le Nord, le 22 juin 2024.

Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps lors de la soirée électorale du second tour des élections législatives, dimanche 7 juin, pour que le président d’Horizons, Edouard Philippe décoche sa première flèche contre Emmanuel Macron. Il est 21 heures à peine lorsque l’ancien premier ministre prend la parole en direct sur les principales chaînes du pays. La mine grave, devant les drapeaux français et européen, il ne cite pas le président de la République, mais c’est bien lui qu’il critique dès l’entame de son discours.

« La décision de dissoudre l’Assemblée nationale, qui devait être un moment de clarification, a au contraire conduit à une grande indétermination », regrette-t-il. Avant d’alerter sur « les dangers redoutables » qui pèsent sur « la crédibilité de notre pays » si jamais aucune majorité ne pouvait se dégager, à la suite de la décision du chef de l’Etat.

Plus tôt à 18 h 30, Emmanuel Macron avait réuni à l’Elysée les dirigeants des partis de la coalition présidentielle. Devant eux, le chef de l’Etat insiste sur l’importance de « l’unité » du « bloc central » dans un pays qui aspire à « l’apaisement ». Il appuie en outre sur « l’esprit de responsabilité » qui doit prévaloir sur « les ambitions personnelles », rappelant que la majorité sortante sera toujours « au centre du dispositif » de l’exercice du pouvoir. Edouard Philippe écoute par visioconférence depuis Le Havre (Seine-Maritime), ville dont il est le maire, sans prendre la parole. Mais il n’en pense pas moins, comme le montrent ses déclarations qu’il réserve aux Français.

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Dans son allocution, le président d’Horizons estime ainsi que « l’accord » qui pourrait permettre de dégager une coalition « ne sera pas durable ». « Il permettra au mieux de gérer le pays, mais pas de construire une alternative ambitieuse », ajoute-t-il.

Le scénario est pourtant celui qu’il avait fait sien pendant les trois semaines de campagne des législatives, se présentant comme l’inlassable promoteur d’une grande coalition qui irait de « la droite républicaine » aux sociaux-démocrates. Soit la configuration qui pourrait permettre de dégager une majorité à l’heure actuelle. Désormais, Edouard Philippe ne s’en satisfait pas. « Quand ni le PS, ni les LR [Les Républicains] ne veulent entrer dans une coalition, il n’y a pas de quoi se réjouir », évacue l’eurodéputée Nathalie Loiseau, une de ses proches.

« Participer à la reconstruction d’un espoir »

En réalité, l’ancien premier ministre a d’autres projets que de s’impliquer dans une coalition de circonstance, vouée à préserver un statu quo en attendant les prochaines échéances. « Au-delà de cet exercice nécessaire afin de garantir la stabilité politique du pays à court terme, nous devons donc voir plus loin », poursuit-il, la tête à l’élection présidentielle de 2027. Puis il invite ceux qui le souhaitent à le « rejoindre », « dès ce soir », pour « participer à la reconstruction d’un espoir. »

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