dimanche, mai 19
Edith Piaf, à l’Olympia de Paris, le 30 décembre 1960.

FRANCE MUSIQUE – À LA DEMANDE – PODCAST

C’est comme un passage de témoin. De Piaf à Balasko, c’est une France gouailleuse et poétique qui se donne à entendre dans cette série de podcasts de France Musique.

La voix de Josiane Balasko se prête magistralement à celle de la chanteuse mythique de La Vie en rose et de L’Hymne à l’amour. « La Balasko » n’incarne-t-elle pas elle-même une France à la fois populaire et pétrie de noblesse, de la bonne copine des Bronzés à la concierge du Hérisson (2009) ?

Elle s’est littéralement coulée dans le personnage de « la Môme », ressuscité par l’autrice du podcast, Marianne Vourch, qui en a tiré un livre (Le Journal intime d’Edith Piaf, Editions Villanelle, 96 pages, 24 euros).

Ces sept épisodes d’une dizaine de minutes nous font partager les joies et les peines, les travaux et les jours de la chanteuse de music-hall et de variétés devenue une icône de la France éternelle. On y (re)découvre la liste incroyable des rencontres qu’elle a faites, et qui l’ont faite, tout au long de sa courte vie (elle disparut à 47 ans, en 1963).

Sens de la formule

Tout le monde connaît ses histoires d’amour, avec Yves Montand, qu’elle finit par quitter (« il ne faut pas attendre la fin d’un amour, il faut partir avant… », aurait-elle dit), et surtout avec le boxeur Marcel Cerdan, disparu en traversant l’Atlantique en 1949 dans le crash de l’avion qu’elle lui avait demandé de prendre plutôt que le bateau pour pouvoir le retrouver au plus vite.

Lire la critique (2013) : Edith Piaf, l’amour à mort

Mais qui savait qu’elle croisa Jean Mermoz, qui lui offrit des fleurs ? Que Jean Cocteau lui trouva son nom d’artiste, en 1937, suggérant à la jeune Edith Giovanna Gassion d’accoler à son surnom de « Piaf » – « ça sonne trop cabaret », disait-il son « joli prénom » ? Que Marlene Dietrich – « l’inoubliable interprète de L’Ange bleu », soupire Balasko fut témoin à son mariage à New York en 1952 ? Que Dwight D. Eisenhower en personne, venu la voir sur scène, comme Greta Garbo, Orson Welles, Judy Garland, lui chanta quelques vieilles chansons populaires dans un français parfait ? Qu’elle fut sommée – en vain – par la Kommandantur, sous l’Occupation, de ne pas chanter Mon légionnaire ?

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Outre la voix, Edith Piaf avait le sens de la formule. Charles Aznavour (une de ses révélations, avec Montand) ? « Ce môme a un vache de génie ! Avec sa voix d’un type à qui on vient d’arracher les poumons, il semble pleurer dans ses chansons… » Vrai ou faux le journal intime de celle qui disait, à 16 ans, « je suis libre ; libre de me coucher, de me soûler, de rêver » (épisode 2) ? Qu’importe, l’essentiel est qu’on y croie. Et on y croit. On piaffe d’entendre Aya Nakamura…

Edith Piaf par Balasko. Voyage dans l’intimité d’une vie tumultueuse, podcast écrit par Marianne Vourch, lu par Josiane Balasko et réalisé par Sophie Pichon (Fr., 2024, 7 × 9-12 min).

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