mardi, septembre 24

Le gouvernement de Michel Barnier annoncé samedi 21 septembre compte huit ministres ou secrétaires d’Etat qui avaient déjà exercé sous la présidence d’Emmanuel Macron, et trente-deux nouveaux venus. Ce qui porte à 146 le nombre de personnalités ayant participé à un gouvernement depuis la première élection de M. Macron.

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La grande valse des ministres

Ce graphique présente la composition de chaque gouvernement et ses
remaniements successifs depuis le premier quinquennat de M. Macron.
Chaque carré représente un ministre, classé vers la droite par ordre
protocolaire, et chaque ligne un gouvernement, du plus récent en haut au
plus ancien en bas. La persistence des ministres d’un gouvernement à
l’autre est matérialisée par un trait.




L’analyse de tous les gouvernements depuis mai 2017 montre un glissement continu de l’échiquier politique vers la droite. Actuels ou anciens membres de Les Républicains figurent au nombre de vingt-deux sur quarante – en incluant le premier ministre, Michel Barnier. Douze d’entre eux appartiennent toujours au parti alors que trois l’ont quitté sans afficher de nouvelle affiliation politique. A noter, également, la participation croissante de personnalités de centre droit : trois ministres de l’Union des démocrates indépendants et une du Parti radical.

On ne compte quasiment aucune personnalité de gauche, hormis l’ancien socialiste Didier Migaud (justice), qui occupe depuis plus de dix ans des postes de la haute fonction publique à la Cour des comptes et à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Plusieurs autres personnalités ont été membres du Parti socialiste – comme Astrid Panosyan-Bouvet (travail), jusqu’en 2007, ou Laurent Saint-Martin (jusqu’en 2012), le ministre du budget. Enfin, Thani Mohamed Soilihi (secrétaire d’État à la Francophonie), sénateur de Mayotte, a siégé avec le groupe socialiste avant de rejoindre la majorité présidentielle en 2017.

Alors que les premiers gouvernements macronistes faisaient la part belle aux membres issus de la société civile, cette proportion s’est réduite comme peau de chagrin. Elles ne sont plus que deux : Agnès Pannier-Runacher, présente sans discontinuer dans tous les gouvernements depuis octobre 2018, qui prend la tête du ministère de la transition écologique, et Clara Chappaz, qui entre au gouvernement comme secrétaire d’Etat chargée de l’intelligence artificielle et du numérique.

Une équipe paritaire mais déséquilibrée

La parité est respectée, avec vingt hommes et vingt femmes, mais cet apparent équilibre penche du côté masculin pour les ministres, et féminin pour les ministres délégués et secrétaires d’Etat. Depuis 2017, les portefeuilles de l’économie et de l’intérieur ont toujours été occupés par des hommes. A l’agriculture, Annie Genevard est la première femme depuis 2017, et même depuis Christine Lagarde en 2007.

Le gouvernement est aussi légèrement plus âgé que le gouvernement précédent, avec une moyenne de 53 ans, contre 49 ans sous Gabriel Attal – plus jeune premier ministre de la Ve République.

L’équipe de Michel Barnier est largement remaniée par rapport aux précédentes. Depuis son élection en 2017, M. Macron avait construit peu à peu son équipe ministérielle en recrutant à droite, à gauche et dans la société civile, mais au fil des remaniements, les nouvelles personnalités se sont faites plus rares. Aujourd’hui, les plus fidèles, comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, ont quitté le gouvernement, après plus de sept ans à différents postes.

Une précédente version de cet article avait été publiée lors de la nomination du gouvernement de Gabriel Attal en janvier 2024.
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