jeudi, septembre 19

C‘est une douce journée d’été de l’an 1518. Vous déambulez tranquillement dans les ruelles de Strasbourg, humant l’odeur alléchante d’un bretzel encore chaud ou rêvant d’une bonne bière alsacienne bien fraîche. Soudain, votre œil est attiré par une scène pour le moins… surprenante. Au beau milieu de la place, une femme se met à danser. Pas un petit pas de côté discret, non.

Elle tourbillonne, virevolte, frappe le pavé comme si elle s’était enivrée d’une mélodie que seul son esprit peut entendre. Vous souriez, vous l’imaginez déjà ayant abusé des tavernes locales. Mais les heures passent, et elle ne s’arrête pas. Pire, elle est bientôt rejointe par une vingtaine d’autres personnes. Et là, vous assistez à ce qui ressemble à une étrange et gigantesque « flash mob » médiévale… sauf que personne ne semble savoir pourquoi on danse.

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Cette folie collective porte un nom : la « manie dansante » ou « peste dansante ». Phénomène aussi fascinant qu’effrayant, il a secoué plusieurs coins d’Europe entre le XIVe et le XVIIe siècle. L’épisode le plus célèbre reste celui de Strasbourg, déclenché par une certaine Frau Troffea en 1518. En l’espace de quelques jours, des dizaines de personnes furent prises de cette frénésie délirante, dansant jusqu’à l’épuisement, voire la mort, à force de gigoter frénétiquement sans pouvoir s’arrêter.

John Waller, historien à l’université du Michigan, décrit ces pauvres hères pris au p […] Lire la suite

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